Numéro 12, novembre 2023, 19 euros.
Dans ce dernier numéro de l’année de revue de La Déferlante, la rédaction et les autrices invitées nous font rêver : « Si l’époque est intolérable, rêvons d’égalité, de justice sociale, de futurs où tout devient possible ». Tout un programme.
« Rêver, la révolte des imaginaires »
Qu’est-ce que l’utopie, et comment les femmes s’emparent-elles de ce genre littéraire, longtemps resté masculin ? Qu’est-ce que le « sogno reale », rêve lucide à mi-chemin entre la pratique occulte et la tradition familiale, transmise en Sicile par les femmes au fil des générations ? Quelle place ont les rêves quand il s’agit de panser des traumatismes d’enfance ? À quoi aspirent les personnes trans ? De quoi rêver quand même le banal nous est interdit ? Comment une lutte zapatiste vieille de trente ans espère-t-elle encore aujourd’hui faire danser les rêves et converger les luttes ? À travers les pages de ce dossier, on se laisse balader d’un rêve à l’autre sous les plumes ou les pinceaux des sept autrices, chercheuses et artistes plasticienne venues décortiquer le thème.
« Intelligence artificielle : comment la rendre plus inclusive ? »
Vaste sujet également abordé dans ce numéro, l’intelligence artificielle, ses dérives, ses promesses, ses possibilités… Présentée comme neutre et révolutionnaire, l’intelligence artificielle est pourtant truffée de biais racistes et sexistes. Et pour cause : loin d’être un « point de vue venu de nulle part », elle n’est que le reflet de celles et ceux qui l’alimentent. Sa conception de la « bonne réponse » est donc très questionnable et les résultats qu’elle génère fortement stéréotypés. Une professeure de philosophie, une docteure en intelligences artificielles et une chercheuse en éthique de l’IA débattent des limites de cette technologie et des moyens d’en faire un outil plus inclusif, ainsi que de la place des femmes dans la haute technologie de manière générale.
La Déferlante n°12 nous transporte aussi en Amazonie, où des femmes indigènes s’émancipent en prenant la caméra pour témoigner de leur quotidien. Ainsi qu’en Belgique, en 1976, lors d’un procès de crimes contre les femmes, quarante ans avant #metoo. Nous découvrons le portrait de Jacqueline Manicom, militante féministe créatrice du premier Planning familial des territoires d’outre-mer, nous suivons l’échange entre Camélia Jordana et Alice Zeniter sur l’impensé colonial dans la mémoire collective, et beaucoup d’autres sujets passionnants. Un numéro très riche, à lire très vite !