De Didier Castino. Éditions Liana Levi, 208 pages, 17,50 euros.
Le personnage du roman se rappelle de sa jeunesse, de ses années d’études et des manifestations pendant le mouvement contre la loi Devaquet.
Un personnage qui se souvient de la mort de Malik Oussekine, tué par la police le 5 décembre 1986, un jour de manifestation à Paris, par les voltigeurs de Pasqua, alors ministre de l’Intérieur. L’auteur nous raconte les moments qui précèdent, les circonstances de cette mort atroce, l’acharnement des policiers qui l’ont battu à mort, les mensonges de l’État, cette injustice jamais réparée, à partir des faits tels qu’ils sont connus mais aussi en imaginant les derniers instants de la vie de Malik et de sa mère qui l’attend, inquiète, à la maison. Ce roman à la mémoire de Malik rend aussi hommage à ces nombreux jeunes tués par la police depuis des années, victimes du racisme, des violences policières, avec à la fin, plus de 3 pages de noms : « la plupart seront français, mais leurs noms, leurs visages, leurs sourires, leurs paroles les rendront étrangers et c’est peut-être pour cela qu’ils seront morts, pour cela qu’on pourra en dresser l’inventaire, on se dira oh là là ça fait beaucoup de noms tout ça, des pages entières, des murs entiers. On se tiendra silencieux, les yeux grands ouverts, devant autant de monde. »
Philippe Poutou