Éditions Flammarion, 2023, 512 pages, 23 euros.
Un nouveau Vargas, c’est un événement. Le retour du commissaire Adamsberg, c’est un peu comme des retrouvailles, tant on se sent en pays de connaissance, et ça fait toujours plaisir !
La famille...
Dans la famille Adamsberg, je voudrais le commandant... mais il n’y est pas : les vedettes, cette fois, sont Mercadet et Rétancourt... Ah pardon, vous ne connaissez peut-être pas l’univers des polars de Fred Vargas. Alors, pour les néo et futurs fans, la recette : prenez un commissaire toujours un peu à l’ouest, aux méthodes d’investigation incertaines, pas très sociable, qui a besoin de s’isoler — ici c’est les pieds dans l’eau, au fil du ruisseau, ou allongé sur un dolmen (la dalle, donc !) —, très controversé parmi ses supérieurs mais adulé par ses adjointEs ; entourez-le d’une équipe très composite — les héros cette fois sont Rétancourt, une femme forte, irrésistible, et Mercadet, hypersomniaque mais bidouilleur génial — ; transposez le tout dans un contexte à forte identité — ici la Bretagne romantique — et soyez assuré que tout finit bien !
Je ne sais pas
L’intrigue est bien entendu très compliquée, on n’est jamais certain de tout comprendre, mais c’est normal ; les personnages sont souvent plus bizarres encore que le commissaire, souvent très attachants — ici Chateaubriand ! — ; la distribution du bien et du mal, des bons et des méchants reste évidemment aléatoire, mais la morale est toujours sauve et la justice finit par l’emporter. La débauche de moyens alloués à l’enquête est ici tout à fait invraisemblable, l’imagination retorse des malfaiteurs sans limites, mais ce n’est pas un problème.
Ici, dans une chronique digne de ce nom, c’est le moment de placer la phrase qui donnera envie d’aller acheter le livre (ou de l’emprunter), en tout cas de le lire, qui va déterminer le choix de la lectrice ou du lecteur : le dernier Vargas est-il un bon cru ? À cette question cruciale, un peu surfaite, il est probable que le commissaire Adamsberg répondrait : « Je ne sais pas ». Sachez seulement que ce livre compte un peu plus de 500 pages et que je l’ai lu en deux jours...