Publié le Mercredi 17 mai 2017 à 23h17.

Tunnel

De Kim Seong-hun. Avec Ha Jung-Woo, Doona Bae et Dal-Su Oh. Sortie le mercredi 3 mai. 

«Qu’ils aillent tous se faire foutre ! », jette le héros vers la fin du film. Ce n’est pas un grand film, mais cela permet d’appréhender quelques-unes des raisons pour lesquelles, cet hiver, les Coréens se sont mis à manifester par centaines de milliers contre leur présidente et contre la corruption.

Lee Jung-soo rentre tranquillement chez lui en voiture quand un tunnel routier s’effondre sur lui. Il va rester cloîtré de longs jours dans sa voiture à moitié écrasée. Comme il a pu signaler sa présence avec son portable, au-­dehors tous s’agitent pour le sauver, du moins dans un premier temps…

Le film catastrophe classique s’accompagne souvent de couplets patriotiques et de scènes touchantes. Ce sentimentalisme, le réalisateur y cède un peu (trop), mais au patriotisme non. Les manuels officiels de sécurité sont obsolètes. Les géants du BTP construisent des équipements sans respecter les normes et sont pressés de faire redémarrer les travaux d’un autre tunnel tout près de celui où Lee essaie de survivre, au risque que les explosions nécessaires le fassent un peu plus s’écrouler. La ministre, dont on perçoit les liens avec les lobbies autoroutiers, a surtout comme préoccupation d’être filmée au bon endroit et sous le bon angle. Et les médias sont voyeurs : la scène où leurs drones poursuivent un sauveteur au risque de le faire capoter, c’est du grand cinéma…

Henri Wilno