La revue Agone1 et l’Observatoire contre la répression syndicale 2 initié par la fondation Copernic co-organisaient une rencontre sur ce thème mercredi 23 janvier à l’Université Droit et Santé de Lille.Rencontre précieuse entre sociologues, chercheurEs et militantEs. Cette question est un point aveugle des rapports sociaux dans l’entreprise. De savantes études mettent en évidence la responsabilité des restructurations de l’appareil productif, les divisions et la bureaucratisation du mouvement syndical pour expliquer ce mal français que serait la faiblesse des syndicats. Pourtant les discriminations, la répression, qui s’abattent sur celles et ceux qui s’engagent syndicalement, sont un des motifs essentiels du refus de l’engagement militant dans les entreprises. Les présentations et les débats ont mis en lumière la volonté explicite du patronat de masquer sa politique répressive et les réserves de fait du mouvement syndical à reconnaître et combattre cette politique. Dans le même temps, cette politique qui vise aussi à domestiquer l’ensemble du salariat s’appuie sur les dispositifs répressifs visant à la criminalisation du mouvement social. Cette rencontre est un premier pas permettant de rendre visible la répression contre les syndicalistes. Le pas suivant devrait être la construction d’initiatives communes entre le monde universitaire et le mouvement syndical permettant de commencer à faire reculer les politiques patronales.Robert Pelletier1. Revue Agone n°50, « 2013 : réprimer et domestiquer, stratégies patronales »2. Ouvrage collectif « Répression et discrimination syndicales », Syllepse 2011.