Notre camarade Joëlle Watteau, une femme d’une combativité et d’une générosité exemplaires, a été emportée par un cancer fulgurant et nous à quittéEs le 2 janvier 2024.
Responsable relations avec les publics au Théâtre du Rond-Point depuis plus de vingt ans, elle se démenait pour un accès à la culture pour touTEs. Syndicaliste CGT, elle y défendait également les conditions de travail de ses collègues au quotidien.
NombreuxEs sont les jeunes issuEs des classes populaires, qui ont pu aller voir des spectacles au théâtre, grâce à son envie de partager sa passion, son travail sans relâche et son implantation dans les relations avec le milieu scolaire. Elle a beaucoup contribué à briser le plafond de verre qui délégitimise les plus défavorisés à accéder à la culture.
Elle luttait aussi avec détermination contre les inégalités sociales auxquelles sont exposées les classes à faible revenu, et se battait pour remettre la culture au centre de ce que devraient être les services publics.
Militante d’extrême gauche, fondamentalement communiste, anticapitaliste et antiraciste, elle attachait une importance très particulière aux luttes féministes et LGBTI+ et était sympathisante du NPA.
Elle battait le pavé, souvent armée d’un mégaphone et avait aussi intégré le collectif des Rosies et de la #RelèveFéministe.
Elle s’opposait fermement, à l’attaque de tous les conquis sociaux et à la dégradation du statut des intermittentEs.
Pendant la crise sanitaire liée au covid, elle a participé à l’occupation du Théâtre de l’Odéon en 2021, pour dénoncer la fermeture des lieux de culture tandis que les centres commerciaux, eux, étaient ouverts.
Cette injustice justifiée par le caractère « non essentiel » de la culture et motivée par un gouvernement qui lui, n’oublie jamais de permettre aux plus riches de s’enrichir dans un système capitaliste, lui était inconcevable et générait chez elle colère et détermination.
Pour tous ceux qui ont connu Joëlle, c’est une terrible nouvelle tant nous la pensions indestructible.
La lutte, c’est un domaine qui fait partie intégrante de son être, et c’est avec cette même ferveur qu’elle aura lutté contre ce foutu cancer, prête à tout et avec une ténacité admirable.
Joëlle, c’est aussi un appétit insatiable pour la vie, pour l’amour, pour les autres…
C’est parce que nous l’aimons tant que nos mémoires ne pourront jamais oublier son rire, son franc parler, et son intégrité.
Elle continuera de briller et de mettre des paillettes sur nos luttes et dans nos cœurs.
Pensées particulières à Rémi, ses enfants et ses proches.
Les obsèques auront lieu le mercredi 17 janvier à 15h30 dans la salle de la Coupole du crématorium du Père-Lachaise à Paris.