Publié le Samedi 11 décembre 2021 à 08h00.

Pour une « maison commune » révolutionnaire (tribune)

Lors du comité exécutif du lundi 8 novembre, nous avons voté contre la signature par le NPA de l’appel « à une assemblée de collectifs et réseaux anticapitalistes et alternatifs jeudi 11 novembre 2021 » et contre l’adresse qui a été faite à cette occasion aux autres forces partie prenante. Tout d’abord, les camarades du « regroupement des 3-4 octobre » partie prenante de cet appel l’ont imposé à l’ensemble du parti. En effet, nous en avons découvert l’existence lors du comité exécutif du 1er novembre, au cours duquel il a fallu exiger également la liste des signataires. Nous avons exprimé d’emblée notre opposition. Mais le vote n’a eu lieu que le lundi suivant lors d’un CE extraordinaire d’une trentaine de minutes, alors qu’il fallait décider la signature d’un texte au nom du NPA, dont l’orientation stratégique est la construction d’un cadre permanent social et politique, avec les réformistes, orientation largement minoritaire dans le parti. Et précisons, afin de ne pas laisser libre cours aux accusations « de sectarisme », que nous proposions que le NPA aille « en observateur » à cette rencontre et à ces discussions.

Cette démarche de « maison commune » présentée comme « anti­capitaliste » est aujourd’hui largement minimisée par les camarades au sein de l’exécutif. Pourtant signer cet appel, qui déclare explicitement : « il est urgent de former une "maison commune", un espace commun, coopératif et pluraliste (…) », revient bien à co-organiser et valider politiquement une assemblée avec d’autres forces avec lesquelles nous sommes en désaccord sur des questions aussi importantes que : l’actualité de la révolution, notre rapport à l’État et à la propriété privée, la nécessité de construire un parti révolutionnaire, la centralité de la classe ouvrière, la prise du pouvoir et le projet communiste. En désaccord également sur la nécessaire campagne du NPA et de son candidat Philippe Poutou à la présidentielle et demain sur l’importance de la présence des révolutionnaires aux législatives et donc du NPA.

Ne pas faire « maison commune » telle qu’on nous la propose, ne veut pas dire ne pas faire front commun, unité d’action avec leurs militantEs et leurs organisations sur des revendications précises pour construire le rapport de forces contre le gouvernement et le patronat.

La campagne Poutou nous offre aujourd’hui la possibilité de nous adresser largement à l’extérieur, auprès des jeunes, des travailleuses et des travailleurs. Nous avons réussi, non sans mal, à nous regrouper largement au sein du NPA pour mener cette campagne. Ne forçons pas des débats qui nous divisent et qui pourraient fragiliser le cadre commun autour de la campagne du NPA à la présidentielle. La campagne du NPA doit se poursuivre pour permettre de construire le parti dont nous avons besoin et qui défende nos perspectives anticapitalistes et révolutionnaires. Avec le succès des efforts communs déployés dans cette campagne, nous pouvons espérer en sortir renforcés. Le NPA pourrait alors devenir un pôle révolutionnaire capable d’attirer une partie des militantes et militants déçus des partis réformistes, condamnés à vivoter en petits cercles.

Armelle Pertus, Aurélien, Gaël Quirante, Marie-Hélène Duverger, Zara, membres du comité exécutif, Plateforme 5