Publié le Mercredi 7 septembre 2022 à 14h33.

C’est plus beau là-bas, de Violaine Bérot

Éditions Buchet-Chastel. 128 pages, 14,50 euros.

Un autre monde est possible, semble te dire ce roman de rentrée, sous la plume alerte et poétique d’une autrice de rupture. Pour le meilleur, mais aussi pour le pire. Déclinée à la deuxième personne du singulier, cette histoire te maintient, lectrice, lecteur, dans l’incertitude. « Est-ce vraiment plus beau là-bas ? » semble interroger ce texte dont chaque paragraphe — ou presque — débute par une conjonction de coordination !

Un cauchemar ?

Entrée en matière sous forme de cauchemar, de plongée au cœur de l’arbitraire et de l’autoritarisme brutal, comme l’histoire de notre camp social en compte tant. Raflées – au hasard ?, des centaines de personnes sont retenues on ne sait où, ni par qui, mais surtout on ne sait pas pourquoi... Toujours est-il que le rapprochement avec la condition animale s’impose d’emblée, tant du point de vue du traitement qu’on inflige aux retenuEs que du point de vue de la réaction dont sont (in)capables ces individus...

Un rêve ?

On ne comprend pas non plus très bien comment — une certaine idée de l’amour, sans doute... — de ce cauchemar semble procéder presque directement le rêve d’un autre monde en action. Ironie de l’histoire minuscule, l’énonciateur de ce monde idéal, un tout petit homme, semble bien le plus mal placé pour le mettre en œuvre. Là encore, sous l’injonction de la narratrice qui semble l’interpeller, le personnage, tout sauf un héros, doit chercher au fond de lui même, en toute humilité — du moins celle dont il est capable — un chemin vers le bonheur...