Histoire de casser l’ambiance des fêtes avant que cette partie de la planète, qui en a les moyens, continue à creuser sa tombe et celle des autres avec ses dents…On nous promet des insectes, du steak artificiel, comme il existe déjà des ersatz de toutes sortes permettant aux religieux de tout acabit, malades chroniques et obsédés de la ligne, de manger en « faisant semblant ».Nous savons tous, notre jambon-beurre à la main, que ça ne va pas durer, que nous allons devoir le remplacer par un bol de quinoa-lentilles-choux… On va s’y faire et en plus c’est délicieux, mais notre maman nous disait « finis ton steak, sinon tu seras privé de dessert » ! Nous le savons qu’un bœuf ça consomme autant de céréales qu’un village malien, et un de nos canards gras, une école de petits Bengalis…C’est horrible ? Lisez donc ce livre pour découvrir en plus ce que souffrent le bœuf et le canard lors du gavage, de l’abattage ou du transport. Écoutez crier le poisson qui cherche l’air de longues minutes (avant les navires-usines, les japonais achevaient les poissons, surtout parce que quand ils ne souffrent pas, ils sont bien meilleurs…).Bien sûr, parler de l’éthique animale alors que tant d’êtres humains souffrent tout autant, ça peut sembler paradoxal. Mais en fait, ce qu’il faut bien comprendre, c’est que toutes ces souffrances résultent du même système, et que c’est bien lui qu’il va falloir changer.À lire loin des repas de fin d’année.
Catherine Segala
Essai : la révolution végétarienneThomas Lepeltier, éditions Sciences humaines, 2013, 12 euros.