Tout commence avec un boxeur qui livre ce qui est peut-être son dernier combat. Il y met toute son énergie, toute sa rage de devoir bientôt cesser de monter sur le ring. On l’appelle le Mur, il est boxeur, il s’appelle Georges Crozat et il est flic. Déboussolé, en bout de course, il commence à utiliser ses poings en marge de son boulot, qui lui rapportent de quoi passer les nuits avec des filles. Mais quand il se retrouve face au vieux Kabyle qu’on lui a demandé de dérouiller, les choses se mettent franchement à déraper. Et de vieilles histoires datant de la guerre d’Algérie remontent à la surface, que certains souhaiteraient oublier. Comme c’est le cas pour Pascal Vérini, appelé du contingent qui refusa de pratiquer la torture, là où d’autres s’en donnèrent à cœur joie. C’est un roman noir, et c’est aussi une réflexion sur la désobéissance ordinaire, et sur les traces que ce conflit a laissées.
Henri Clément
Roman : Le mur, le Kabyle et le marin d’Antonin VarennePoints roman noir, 2013, 7,30 euros