Publié le Mardi 18 octobre 2011 à 12h25.

Essai : Vengeance d’État, Villiers-le-Bel des révoltes au procès (Collectif angles morts)

Vendredi 14 octobre à 18h30, la Brèche organise une rencontre avec le collectif angles morts autour du livre Vengeance d’État. Cette chronique judiciaire des révoltés de Villiers-le-Bel apporte des clés de lectures politiques d’une justice de classe renforcée par l’origine ethnique. En effet, le scénario se répète inlassablement : mort imputable à la police, ici celle de Mushin et Lakamy, déni politique de la responsabilité policière, révoltes, répressions policière et judiciaire. Or, en 2007 à Villiers-le-Bel, les révoltes des jeunes du quartier obligèrent les forces de l’ordre à se replier. Les procès qui suivirent tenaient donc à sanctionner ces « émeutiers délinquants ». Mais la faiblesse des preuves, l’utilisation de témoignages en parties anonymes obtenus en échange de rémunérations, l’absence de présomption d’innocence, la stigmatisation des banlieusards, la violence et les pressions policières durant l’interpellation, la garde à vue... révèlent un procès inique des banlieues. Au fond, ce qui importe c’est que des individus paient, pas forcément les coupables. De quoi s’interroger sur le plein droit de l’État. Cet État de droit garde toujours le monopole de la violence en légitimant celle de la police/armée. Cependant les révoltés de Villiers démontrent une fois encore la rupture flagrante entre les quartiers et l’espace politique. La confrontation directe avec l’État révèle le refus catégorique de celui-ci. La criminalisation de leurs actes en violence urbaine rendent ces contestations silencieuses alors qu’elles expriment la perte du pouvoir politique, la volonté de respect, de vérité, de justice. Ce livre écrit en soutien aux inculpés dont le procès en appel a débuté le 4 octobre appelle à la libération de tous les condamnés pour l’exemple (lire aussi page 10).

La BrèchePour signer la pétition : rirqprp@gmail.com

Éditions Syllepse, 150 pages, 8 euros