Depuis la fermeture par Sarkozy, alors ministre de l’intérieur, du centre pour réfugiés de Sangatte, près de Calais, en novembre 2002, les migrants affluent vers la capitale.
Il s’agit d’exilés principalement afghans, irakiens, iraniens ayant fui des pays en guerre, ou dévastés, et l’amplification de la guerre –à laquelle participe les troupes françaises- en Afghalistan va amplifier les migrations. Parmi eux figurent de plus en plus des mineurs isolés et des familles avec enfants. Ils se sont regroupés dans le 10ème arr. de Paris, où ils pouvaient s’entre aider, et recevoir conseils juridiques et aide humanitaire des associations qui interpellent depuis des années le gouvernement sur le scandale de cette situation.
C’est à l’Etat que revient le devoir de procurer un hébergement spécialisé aux exilés qui ne savent pas encore s'ils vont demander ou non asile à la France, ou qui ne peuvent le demander du fait des règlementations européennes. Or le nombre de places pour hénerger les demandeurs d'asile est tout à fait insuffisant.
Mais fallait-il pour rappeler l'État à ses responsabilités, plonger dans l’errance nocturne, plsuieurs dizaines d'exilés ? C’est pourtant ce qu’a fait cyniquement Delanoë !
En effet la Mairie de Paris a profité de l’été pour faire expulser les exilés (avec CRS et maitre-chiens) des jardins Villemin et Satragne autour de la gare de l’Est, où ils dormaient. Depuis, ils sont à la rue, pourchassés et gazés aux lacrymogènes par les flics et des agents de sécurité jusque sous les ponts où ils tentent de trouver refuge.
Le Comité de soutien aux exilés du 10ème, et plusieurs associations (ATMF, Cedetim, Cimade, Gisti, Hors la Rue, LDH, MRAP, Secours catholique, Camres, Cercle du silence, RESF) ont protesté contre ces agissements et se sont adressés à Delanoë par une lettre ouverte. Un tract a été distribué dans le quartier et lors du compte rendu de mandat annuel du maire de Paris à la Mairie du 10ème, le 14 septembre, au cours duquel il a été interpellé publiquement. Bertrand Delanoë avait même fait recevoir les associations par ses adjoints l’après midi même afin de tenter de désamorcer, sans succès, la mobilisation à laquelle les militants du NPA ont pris part.
La décision d’expulsion du maire de Paris est dans la continuité de décisions prises par le ministre de l’immigration Besson de « démanteler », d’ici à la fin 2009, les « jungles » du Nord de la France, en particulier autour de Calais.
Le PS pratique sur le fond la même politique que la droite, au dela de quelques mesures prises au cours des dernières années (kiosque d’accueil administratif pour les exilés, installation de sanitaires). Leurs alliés de la majorité municipale sont génés : si les Verts ont soutenu les revendications des associations, les élus PCF du 10ème n’ont pas eu un mot de condamnation des menées policières, saluant « les efforts faits » par Delanoë.
Une illustration concrète de l’importance de refuser les accords de gestion avec le PS dans les municipalités comme dans les régions.
Eric Lacombe