Le 17 mars dernier, 2 semaines après le début de l'occupation de l'Odéon, une centaine d'intermittent.e.s, de précaires, de chômeurs.ses, de salarié.e.s, de retraité.e.s, d'étudiant.e.s, de syndicalistes et de militant.e.s ont décidé de rejoindre le mouvement contre la réforme de l'assurance chômage et la précarité, en votant l'occupation de la scène nationale CIRCa d'Auch et du ciné 32.
Depuis bientôt 6 semaines des agoras quotidiennes et des assemblées générales hebdomadaires rythment le mouvement et le nombre de participant.e.s ne faiblit pas.
La soif de démocratie est grande et un très gros travail collectif a été fait sur le fonctionnement.
De nombreuses commissions organisent chaque jour nos activités qui visent à faire converger les luttes nationales et les combats locaux.
La réouverture des lieux est conditionnée, à minima et principalement, à l'abrogation de la réforme chômage, au prolongement de l'année blanche pour les intermittent.e.s.
Chaque jour, nous organisons ou participons à des manifestations et actions revendicatives: occupation de pôle emploi, manifestation avec les retraité.e.s, avec les lycéen.nes, marche pour le climat, distributions de tracts et actions revendicatives artistiques sur les marchés... Le soutien de la population locale est important dans une ville traditionnellement à gauche et touchée par la précarité, ainsi les agoras tenues en centre ville ont rassemblé plus de 200 personnes .
Depuis le début, la présence de la CGT et de solidaires, qui déclarent l'occupation et les interventions extérieures, équilibre le mouvement et le lie aux luttes de la santé et de l'éducation. Les travailleurs. ses de la santé sociale du Gers ont ainsi tenu une assemblée générale au CIRCa.
Nous sommes anticapitalistes, écologistes, féministes, antifascistes. La volonté des occupant.e.s de se donner des perspectives au delà de cette lutte est réelle.
Tous les samedis, nous organisons dans le cadre de «ciné luttes» des débats avec des intervenant.e.s extérieur.e.s. Nous avons ainsi débattu de la place des classes populaires dans les révolutions avec Mathieu Rigouste, de la situation en Grèce avec Yannis Youlountas, du prisonnier politique Georges Abdallah avec le collectif Palestine Vaincra et la suite de notre programmation est ambitieuse !
Nous avons su conserver notre indépendance totale vis à vis de la gauche institutionnelle malgré leur insistance à vouloir soutenir notre mouvement.
La grande majorité des occupant.e.s sont non organisé.e.s, mais se retrouvent à la base des militants de la FI, du NPA, de Lutte Ouvrière et d'Alternatiba.
Toutes les générations sont représentées, même si les jeunes sont le moteur de cette lutte.
Des nuitées en non mixité sont régulièrement organisées et permettent la venue de jeunes lycéennes. Un week-end «femmes et précarité» a ainsi été préparé pendant ces nuités.
La solidarité avec les migrant.e.s est évidemment au cœur de notre occupation: week-end autour des migrant.e.s , soutien scolaire pour les mineur.e.s.
Nous préparons une journée autour de l'antifascisme et de Clément Meric, réfléchissons à l'organisation d'une journée contre l'islamophobie...les nuits sont courtes et l'enthousiasme est grand.
La journée du 23 avril a été une réussite, avec plus de 500 personnes à Auch qui ont défilé contre la précarité et la réforme chômage et nous préparons le 1er mai fort.e.s de la réussite de cette mobilisation.
Nous savons toutes et tous que quelle que soit l'issue de cette lutte, nous continuerons.