Publié le Samedi 19 novembre 2022 à 18h00.

Un livre et une soirée pour une parole juive antisioniste

La librairie La Brèche organisait ce mardi 8 novembre la présentation d’un livre, intitulé Parcours de Juifs antisionistes en France paru aux éditions Syllepse.

Les 22 contributions individuelles rassemblées dans le livre1 sont toutes l’œuvre d’adhérentEs de l’UJFP : l’Union juive française pour la paix. Cette association, créée en 1994, n’a de cesse de dénoncer les discriminations et crimes que subit la population palestinienne en Palestine occupée. Forte de plus de 300 adhérentEs, en France, elle se bat pour légitimer une parole juive antisioniste. C’est dans ce cadre que nous l’avons invitée.

Combattre les confusions entre l’identité juive et le soutien inconditionnel à l’État d’Israël

Les origines des auteurEs sont diverses : Ashkénazes, Séfarades ou autres, jeunes et moins jeunes, non croyants ou pratiquants. Leurs parcours singuliers sont liés à l’évolution tragique de la situation en Palestine et Israël. Les auteurEs ont la volonté de combattre les confusions volontairement entretenues entre l’identité juive et le soutien inconditionnel à l’État d’Israël.

Devant une salle pleine, avec près de 35 personnes, sous l’égide de Emmeline Fagot et Jean-Guy Greilsamer, la discussion s’est prolongée jusqu’à 22 heures. Tout a été passé en revue.

D’abord, la responsabilité écrasante de la gauche en Israël comme en France de la montée de l’extrême droite, au point qu’en Israël les dernières élections ont opposé l’extrême droite raciste à… l’extrême droite fasciste et raciste !

Puis, l’organisation avec la campagne BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions), dont certains animateurEs étaient présents, de la dénonciation de ce « régime de suprématie juive du Jourdain à la Méditerranée : cet apartheid », selon B’Tselem, principale organisation de défense des droits humains en Israël.

Impossibilité de s’identifier aux crimes sionistes

Nombre de participantEs ont évoqué, souvent très émus, leur propre parcours, ou celui de leurs parents, qui les a conduis d’un sionisme acritique, de leur mobilisation dans Tsahal, l’armée israélienne, vers les rangs de l’UJFP aujourd’hui. Nombre de filles et fils de déportés, victimes de la terreur nazie, ont témoigné de leur impossibilité de ­s’identifier aux crimes sionistes.

La recrudescence d’actes antisémites a aussi été dénoncée et analysée comme conséquence de la montée des droites extrêmes, particulièrement en France, pays de naissance du fascisme historique.

À cette occasion, notre librairie a été baptisée « Première Zone libre de tout apartheid israélien ». Faisons que ces ZLAI prolifèrent et deviennent la norme.

  • 1. Parcours de juifs antisionistes en France paru aux éditions Syllepse, 120 pages, 10 euros.