Publié le Mercredi 12 juin 2019 à 14h12.

Abattoirs : manifestation contre la souffrance animale

Samedi 9 juin se tenait à Paris la marche pour la fermeture des abattoirs, organisée par l’association L214. Créée en 2012 en France, elle a pris depuis une ampleur internationale, puisqu’elle existe aujourd’hui dans 12 pays et 32 villes à travers le monde.

La marche organisée à Paris réunit chaque année plus de personnes, probablement plus de 4 000 participantEs cette année. Son déroulement a été pensé pour correspondre parfaitement avec la stratégie de L214. Ainsi le départ et l’arrivée de la marche se font depuis la place de la République, sur laquelle ont été installés des stands de restauration et d’associations, permettant aux personnes interpellées par l’événement de découvrir les plats végétaliens et de se renseigner sur la réalité de l’exploitation animale auprès des différentes associations.

Déclencher un débat

Pendant la marche, les moments de revendications (slogans rythmés, réfléchis, correctement scandés depuis les camions et accompagnés de percussions et de pancartes réussies) alternent avec des moments de recueillement et d’hommage aux victimes des abattoirs. En déambulant dans les rues de Paris et en multipliant les approches (convivialité, recueillement, revendications…) le but est clair : interpeller les passantEs et les médias pour déclencher un débat, en espérant provoquer un changement dans les mentalités.

Avant le départ de la marche, des militantEs ont déversé plusieurs litres de faux sang sur la statue de la République pour dénoncer l’assassinat planifié des animaux dans les abattoirs. Huit personnes ont été arrêtées et, entre la garde à vue et le dépôt, privées de liberté pendant presque 48 heures avant de voir le juge. Contrairement à l’industrie de la viande, elles et ils n’ont tué personne, seulement voulu montrer la réalité d’un système qui brise des travailleurEs, détruit notre planète et réduisent les animaux à l’état de marchandises avant de les tuer dans le seul but d’accumuler des profits.

« Libérons le monde de la violence des abattoirs »

Grâce à L214, il existe un événement qui rassemble chaque année celles et ceux qui veulent mettre fin à la violence des abattoirs, qu’elles et ils soient ou non antispécistes. Cette revendication pourrait rassembler plus largement que les seuls animalistes. Car aujourd’hui, il y a une prise de conscience des sévices infligés aux animaux derrière les murs des abattoirs, de l’impact de la pêche et de l’élevage dans l’effondrement de la biodiversité et le basculement climatique et du vécu de celles et ceux qui travaillent dans ces enfers. Cet événement pourrait alors dépasser son but initial et servir à la construction d’une convergence entre anticapitalistes, écologistes, syndicalistes et animalistes, capable à terme de faire basculer le rapport de forces engagé avec l’État et les industries de l’exploitation animale.

Correspondant