Le salon de l’agriculture approche. Le gouvernement a besoin de calmer la colère des agriculteurEs, de les voir remballer tracteurs, lisiers et banderoles. Il a donc lâché des mesures axées sur les « normes », dénoncées par la FNSEA, la Coordination rurale et les Jeunes agriculteurs comme principales responsables de la crise.
Ainsi, Attal a abondé dans le sens des demandes de diminution du nombre et des exigences des normes. Foin de la loi Egalim ! Haro sur le plan Écophyto ! L’engagement pris pour réduire l’usage des pesticides de 50 % d’ici 2030 a été mis en pause.
Tant pis, même si cette carotte ne réglera pas le problème du revenu des paysanNEs, un des sujets qui ont déclenché la colère et amorcé la révolte.
La reculade du gouvernement sur les pesticides a provoqué la colère des ONG. En cause, le remplacement de l’indice NODU (nombre de doses unités) qui ne sera plus le principal indicateur, par l’HRI-1 (indicateur de risque harmonisé, rien que le nom !) fondé sur les quantités de pesticides déversés à l’hectare, minimisant leur toxicité. Par exemple, la levure chimique, pesticide autorisé en bio, comptera davantage qu’un pesticide puissant et toxique mais en moindre volume. L’ONG Générations futures a montré que l’HRI-1 fera passer le plan Écophyto pour une vraie réussite, alors qu’on est loin de l’objectif fixé. Ainsi, de 2011 à 2021, avec le NODU, on a une augmentation de 3 % des pesticides, avec l’HRI-1 on a une baisse de 32 % ! Un enfumage de plus !
Dans le secteur agricole comme ailleurs, aucune solution économique et sociale compatible avec la lutte contre le réchauffement climatique ne peut émerger d’un système vérolé par la concurrence, la recherche de profits croissants, l’exploitation des ressources et des travailleurEs.
Pendant ce temps, les exigences immédiates en matière de prix et de revenus pour permettre aux paysanNEs de vivre correctement de leur travail, comme le réclame justement la Confédération paysanne, attendent toujours.