Publié le Mardi 12 novembre 2024 à 09h00.

Et on est fier, déter et antinucléaire. EPR à Penly c’est toujours non !

La réunification du mouvement antinucléaire finalisée en juin 2023 porte ses fruits. Après des années de bisbilles paralysantes, les différents groupes nationaux ont travaillé ensemble pour créer une coordination avec des perspectives d’actions contre la relance du nucléaire prônée par Macron. L’unité du mouvement antinucléaire est plus que jamais nécessaire pour démarrer un travail d’explications et d’information, pour contrecarrer les arguments des nucléocrates tels J.M. Jancovici et stopper la fuite en avant mortifère dans une technologie désastreuse pour la santé publique, pour le vivant, pour les finances publiques.

Ainsi, le 23 mars 2024, 5 rassemblements ont réuni plusieurs milliers de personnes en 5 endroits du territoire.

Puis, les 12 et 13 octobre, à Rouen, tout un week-end de mobilisations festives et déterminées a été organisé.

Dès le vendredi soir, Stéphane Lhomme, animateur de l’Observatoire du nucléaire, a expliqué pourquoi le nucléaire est définitivement disqualifié pour produire l’électricité dont on a besoin et combien les projets de Macron relève de l’imposture : délais de construction trop longs pour répondre à l’urgence climatique, défauts techniques récurrents, absence de financement des coûts de construction faramineux, amoncellement de déchets radioactifs mortels ingérables, menaces d’accidents, mise en danger des travailleurs en particulier des intérimaires...

EDF, endettée, a abandonné les «petits réacteurs», ou SMR, un gadget vanté par Macron. Le gouffre financier est tel que l’entreprise ne pourra financer les 14 EPR du plan de relance concocté par l’électron libre présidentiel. Rappelons que l’EPR de Flamanville en 2020 avait atteint, d’après la Cour des comptes, 19,1 milliards d'euros et 17 années de construction, qu’il ne fonctionne qu’à 0,2 % de sa puissance révélant ainsi la gabegie monumentale de cette technologie. À Hinkley Point en Angleterre, à Olkiluoto en Finlande, à Taishan en Chine, lieux où EDF a fourgué ses ruineux EPR, des «signes de faiblesse» obligent à des arrêts fréquents.

La journée du 12, sur un quai de Seine, des stands, des animations musicales et dansées, des prises de parole (dont celle de notre porte-parole Christine, très applaudie) ont été le prélude à une déambulation joyeuse, dynamique et colorée dans Rouen, puis a convergé avec la manifestation contre les massacres en Palestine et au Liban. Rappelons qu’Israël détient l’arme nucléaire.

Le 13, au pied des falaises, face à la centrale de Penly, près de 200 personnes ont chanté à nouveau leur refus d’un monde nucléarisé et policier, ont planté des bâtons avec pancartes rappelant les méfaits de cette industrie mortelle. Les différents groupes antinucléaires en réapprenant à travailler ensemble ont montré qu’ils sont capables d’impulser des mobilisations certes encore trop modestes en nombre, mais fortes de la détermination des participantEs. Ces mobilisations doivent s’amplifier vu la relance aberrante du nucléaire qui demande des investissements colossaux pour un piètre résultat (une centrale à 30 % d’efficacité, même d’un point de vue capitaliste, c’est nul !), qui nécessite l’importation totale du combustible (l’uranium est en voie de raréfaction donc il disparaîtra), des procédés coûteux et polluants d’enrichissement, de transport, de retraitement et une contamination quasi perpétuelle des sols, de l’air et de l’eau. Sans compter les « Diafoirus » du nucléaire qui s’acharnent à nous faire miroiter « l’énergie du futur » avec le projet ITER, projet européen qui a lui aussi englouti des sommes considérables depuis des dizaines d’années. Argent qui a fait défaut à la recherche dans les énergies renouvelables, dans des programmes d’isolation des logements, de construction d’habitations à énergie positive, argent qui a manqué à une planification démocratique qui anticipe, prévoit, organise, fait participer les consommateur·ices et les producteur·ices pour déterminer les besoins réels et comment les satisfaire.

Seule une politique écosocialiste qui vise à réduire la consommation globale d’énergie est capable de rendre conciliables les besoins humains et les ressources de la planète, en supprimant les productions inutiles et en privilégiant l’efficacité énergétique avec des appareils durables et réparables, le développement massif de services publics de transports et de logements économes en énergies.

C’est une tâche à laquelle le NPA L’Anticapitaliste s’attelle avec un esprit unitaire et révolutionnaire. o