Publié le Mardi 16 janvier 2018 à 23h21.

Le dossier de la mort de Rémi Fraisse est clos, pas celui de notre colère !

Après avoir rejeté toutes les demandes de la famille de Rémi Fraisse, les juges viennent de rendre une ordonnance de non-lieu.

Pourtant, Rémi a bien été tué le 26 octobre 2014 à Sivens par une grenade offensive lancée par un gendarme mobile. Pourtant la gendarmerie, la préfecture et le ministère de l’Intérieur ont bien tenté de dissimuler les faits pendant plusieurs jours, avant de les déformer.

Pendant plus de trois ans, la justice n’a prononcé aucune mise en examen et n’a jamais poussé les investigations. Aujourd’hui, Rémi et les opposantEs sont stigmatisés et le récit des gendarmes est validé quand les juges affirment que le gendarme « n’avait d’autre solution que de lancer une grenade OF1, en raison de l’impérieuse nécessité de mettre à distance les opposants les plus virulents, dont certains étaient quasiment au contact » et « qu’il a agi de manière proportionnée ». Proportionnée à quoi ? Aux consignes reçues ? À la volonté de Valls, Premier ministre « socialiste », de casser la contestation ?

Répression policière contre les résistances 

Nous ne pouvons que reprendre les paroles du père de Rémi : « La justice est aux ordres, la raison d’État de deux gouvernements successifs a prévalu »

Car, loin d’être accidentelle, la mort de Rémi Fraisse est la conséquence d’une stratégie de tension et de violence mise en place par l’État, avec la complicité de la FNSEA, alors déterminé à briser la mobilisation par la force. Ce jugement exonère de fait les pouvoirs publics, notamment le ministre de l’Intérieur de l’époque, Bernard Cazeneuve, de toute responsabililé, alors que c’est bien en raison de décisions prises au sommet de l’État qu’un jeune de 21 ans est mort ce jour-là. 

Notre-Dame-des-Landes, une zone à vraiment protéger !

La décision de non-lieu est inquiétante car elle montre, une fois de plus, que lorsqu’il s’agit de garantir l’impunité des crimes commis par des policiers et des gendarmes, la justice répond toujours présent, elle qui est si pointilleuse pour punir les pauvres, les jeunes des quartiers, les militantEs. De plus, ce non-lieu accorde une légitimité à la violence des forces de l’ordre, au moment où Gérard Collomb menace d’évacuer la ZAD de Notre-Dame-des-Landes « par la force ». 

Le NPA soutient les propositions des opposantEs à l’aéroport, celles et ceux visés par une procédure d’expulsion ou d’expropriation, pour qu’ils et elles puissent rester sur la zone et retrouver leurs droits, les agriculteurEs, en lutte, qui continuent de cultiver librement les terres dont ils et elles ont l’usage, les nouveaux habitantEs qui expérimentent depuis des années des formes différentes de travail, d’habitat, de vie et de lutte. C’est le mouvement anti-aéroport et non les institutions qui doit déterminer l’usage des terres pour de nouvelles installations, agricoles ou non, officielles ou non, pour un « avenir sans aéroport dans la diversité et la cohésion ». 

Commission nationale écologie