Ce jeudi 19 juin, une cinquantaine de personnes se sont réunies à la Bourse du travail de Bayonne, malgré un climat étouffant, dû avant tout à Retailleau et à ses rafles racistes. En basque et en français, nous avons exploré la réalité de la répression des migrantEs, la guerre menée aux associations et aux militantEs, et leur lien avec la fascisation de la société.
Pernando Barrena, eurodéputé du Pays basque sud (EH Bildu/GUE), a expliqué comment le caractère néolibéral et antidémocratique de l’Union européenne empêche toute avancée en matière de protection des migrantEs et d’accueil digne, tout en permettant l’escalade répressive — surtout depuis que l’extrême droite est au pouvoir dans plusieurs pays.
Maité Etcheverry, de la Cimade, a exposé la répression des personnes en situation irrégulière. Elle a rappelé que le CRA d’Hendaye est une véritable prison où des personnes sont enfermées sans jugement. Chaque nouvelle loi augmente la durée d’enfermement, par pure idéologie, car cela n’a aucun effet sur les expulsions. La Cimade est directement visée par la guerre aux assos : Retailleau souhaite lui retirer l’accès aux CRA pour remplacer son action par… la distribution d’un simple prospectus aux enferméEs !
Nous avons ensuite salué la relaxe générale des militantEs anti-Cigéo de Bure : 10 millions d’euros dépensés, l’équivalent de 16 années d’écoutes, des caméras secrètes — tout ça pour… rien. Dans la même veine, Fernand a raconté comment la police l’a traqué avec un GPS placé sur sa voiture, l’a mis en garde à vue sans prévenir sa famille, a arrêté sa femme et confisqué son téléphone. Aucune poursuite : ce militant solidaire n’avait rien fait d’illégal. La chasse aux migrantEs justifie un climat de soupçon et de répression généralisée.
Enfin, Enaut a présenté la campagne J’accuse : il s’agit de défendre sept militantEs inculpéEs de « trafic d’êtres humains » (!) pour avoir aidé des migrantEs à franchir la frontière, lors d’une action publique et revendiquée. Leur procès aura lieu le 7 octobre, et nous pouvons toutes et tous les aider en participant aux frais :
https://www.helloasso.com/associations/lab-langile-abertzaleen-batzordeak/collectes/j-accuse-les-politiques-migratoires
La réunion s’est conclue sur une pensée pour les migrantEs chasséEs aux États-Unis. Les cinq millions de personnes qui ont manifesté leur opposition à Trump, comme les intervenantEs de la réunion, nous rappellent une chose essentielle : nous pouvons gagner — pour être libres ensemble, et contre l’extrême droite.
CorrespondantEs