Un demi-million de chômeurs en plus, une croissance nulle… et Hollande persiste dans sa politique de casse sociale !
Selon les chiffres du chômage publiés fin août, le nombre de demandeurs d’emplois a progressé de plus d’un demi-million depuis l’arrivée de François Hollande à l’Élysée. Fin juillet, il y avait 3 424 000 chômeurs (3 689 500 avec les DOM). Plus de 5 millions de personnes sont inscrites à Pôle emploi. Toutes les catégories sont touchées, y compris les jeunes malgré les divers contrats aidés et les stages (qui augmentent). La fameuse « courbe du chômage » ne s’est pas inversée !
La France dans la nasse...Cela n’est pas une surprise : la croissance est en berne. Le journal économique les Échos titrait un de ses articles le 18 août dernier : « la fin des illusions sur la reprise économique en France ». Effectivement, la progression du Produit intérieur brut a été nulle au 1er et 2e trimestre 2014. L’investissement des entreprises, pourtant gavées de douceurs par ce gouvernement, recule. Le chiffre de la croissance prévue pour 2014 est divisé par deux (de 1 % à 0,5 %) et il y a de sérieux doutes sur le fait que même la nouvelle prévision puisse être atteinte... Malgré les 50 milliards d’économies, le déficit budgétaire sera supérieur à 4 % et la dette publique va augmenter. Et déjà les annonces de notation évoquent la baisse de la note française. La France est dans la nasse : la politique supposée permettre de construire l’avenir, de réduire les déficits, de sortir de la crise… ne remplit aucun des objectifs affirmés.
Et l’Europe aussi !L’économie française n’est pas seule à ralentir : la croissance au 2e trimestre a été nulle dans l’ensemble de la zone Euro et négative en Allemagne et en Italie (– 0,2 % dans les deux pays). Le taux de chômage se maintient à 11,5 %, soit 25 millions de chômeurs. La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé le 5 juin de nouvelles mesures de soutien aux banques officiellement pour stimuler les crédits aux entreprises, surtout les PME. Mais les banques préfèrent prêter aux États : c’est plus sûr et rentable, les taux variant de 1,40 % (c’est le cas de l’Allemagne fin juin 2014) à 6 % pour la Grèce… En 2013, les crédits aux entreprises non financières ont diminué d’environ 3,5 %. Ce n’est sans doute pas forcément la faute des seules banques : les entreprises rechignent à investir dans le climat actuel et, du coup, demandent moins de crédits à leur banque. Le discours des dirigeants européens est le même depuis des années : il faut de l’austérité et des « réformes de structure » (en clair : remise en cause des acquis sociaux, casse des services publics, baisse des salaires, etc.). Pour les économistes officiels et les gouvernements, c’est simple : si leurs réformes donnent les résultats prévus, c’est qu’elles sont bonnes, il faut continuer ; et si les résultats ne sont pas au rendez-vous, c’est que les réformes n’ont pas été menés avec assez d’énergie... Dans les deux cas, il faut donc continuer ! Exactement le choix de Hollande avec la fine équipe Valls-Macron.
Un choix cohérent... pour les capitalistesTout au plus Hollande demande-t-il plus de souplesse en matière budgétaire et se vante d’avoir obtenu au sommet européen du 30 août la tenue d’une réunion le 6 octobre sur la croissance et l’emploi. La situation économique européenne est telle que les objectifs budgétaires seront vraisemblablement un peu assouplis dans les faits. Même Mario Draghi, le président de la BCE a fait une déclaration en ce sens, ce qui lui a valu des critiques de la part de l’Allemagne. Mais l’essentiel va être maintenu : pour les patrons européens, l’inspiration vient des États-Unis où, comme le montre une étude de la banque Natixis de juillet dernier, les salaires ont reculé durant la crise... tandis que seuls les Américains les plus riches ont des revenus en hausse. La politique de Hollande-Valls n’est pas une erreur, contrairement à ce que soutient maintenant l’ancienne ministre du Logement, Cécile Duflot (qui a écrit à propos de Valls que « seuls les fous persistent dans l’erreur ») ou les « frondeurs » du PS. Elle correspond à la logique profonde du capitalisme en crise. La rentrée sera « difficile » a annoncé Valls. Certes, mais pour qui ? Gattaz, le président du Medef a, lui, l’air très content !
Henri Wilno