ArcelorMittal annonce 636 suppressions de postes sur 7 sites français dont Dunkerque/Grande-Synthe (295) et Florange (194). La colère gronde. « La nationalisation est sur toutes les lèvres », rapporte « le Républicain lorrain » du 2 mai en Une.
Ce qui est annoncé, ce sont des licenciements secs : délocalisation d’activités « support » vers l’Inde pour Florange, coupes directes dans la production pour Dunkerque. Mais tout cela rappelle furieusement 2013 et l’arrêt du haut-fourneau à Florange/Sérémange et Gandrange auparavant. Et remet aussi en mémoire le fiasco politique de la « loi Florange » du trio Hollande-Ayrault-Montebourg, emblématique du calamiteux quinquennat Hollande.
L’heure n’est plus aux demi-mesures
On a vu le vide de la formule « nationalisation partielle et temporaire », le vide de la « loi Florange » de 2014 qui n’a été d’aucun secours lors de la lutte de Philippe Poutou et de ses camarades à Ford-Blanquefort ! Ce brassage de vent qui masquait très mal la totale soumission aux dogmes du capitalisme a eu des conséquences politiques terribles avec la montée du RN dans ces régions frappées par la désindustrialisation. Montebourg parlait de « capitalisme coopératif » !
Oui, nationalisation/socialisation démocratique ! Et sans indemnisation !
ArcelorMittal est leader mondial et veut le rester. L’entreprise a grassement rémunéré ses actionnaires. L’entreprise a touché 400 millions d’aides publiques en France pour, notamment, décarboner ses productions. La pollution massive continue pourtant. Et ils licencient ! Il est alors urgent de socialiser cette entreprise, de l’arracher à la soif de profits et à l’irresponsabilité des actionnaires. À nous salariéEs, à nous consommateurEs des produits finaux, à nous citoyenNEs de décider !
À l’heure des crises écologiques, le statuquo dans les productions serait irresponsable !
Faut-il le rappeler en ce début de printemps très chaud, après une année 2024 de chaleur record, la réduction des émissions de gaz à effet de serre est un impératif. Or, la production d’acier est très émettrice. La construction et l’automobile sont les deux premiers consommateurs d’acier. L’exigence de la nationalisation / socialisation de la production d’acier se situe dans cette contrainte écologique. Il est urgent d’imposer l’utilisation des meilleures technologies disponibles pour produire le moins de CO2 possible et le recyclage de l’acier, mais il est aussi impératif de réduire significativement la production de biens matériels et les transports.
Construire léger, plutôt rénover que construire, sortir du tout-auto, mobilités douces...
Voilà les urgences. La construction représente 23 % des émissions de GES. Il y aura encore besoin d’acier, mais il faudra déterminer démocratiquement au plus juste. Et réorienter les constructions avec ces impératifs : avec moins de ciment (production très polluante) construire avec le bois, le chanvre, la paille, le liège… Dans les transports, priorité absolue aux transports en commun (gratuits bien sûr), réelle promotion de l’usage et de la production de vélos, dans les quartiers populaires aussi ! Et toute cette politique, nous la plaçons sous le signe de principes aux conséquences très concrètes : la sobriété, la lutte contre le consumérisme si aliénant, contre l’obsolescence programmée, pour la réparation…
Moratoire sur les licenciements ? Continuité du salaire/interdiction des licenciements ?
Eh bien, discutons-en ! Sophie Binet de la CGT avance la revendication d’un moratoire. Le NPA-l’Anticapitaliste avance l’objectif de l’interdiction des licenciements : les salariéEs ne sont pas des kleenex jetables ! L’interdiction des licenciements, c’est le rejet définitif d’une institution centrale du capitalisme, le marché de l’emploi. Cette interdiction est pour nous inséparable du maintien intégral du salaire, sans dégressivité. Inséparable aussi du maintien des collectifs de travail pour assurer la cohérence des réorganisations écologiques si urgentes. Cet objectif devient alors un moyen...
Commission nationale écologie