À chaque fois que Philippe Poutou avance des mesures comme l’augmentation des retraites ou l’embauche de personnels dans les hôpitaux, il se fait retoquer par des journalistes ou des économistes hautains qui veulent démontrer par A + B que de l’argent, il n’y en aurait pas... C’est le refrain permanent de la gauche de gouvernement à la droite depuis un bon nombre d’années, ce qui n’empêche pas la multiplication des cadeaux au patronat et aux grandes fortunes.
Mardi 28 mars, l’association Attac, soutenue par un ensemble d’organisations, a apporté de l’eau à notre moulin en publiant un rapport intitulé « Rendez l’argent ! » qui montre qu’il serait possible de récupérer chaque année jusqu’à 200 milliards d’euros d’argent public « confisqué ». Confisqué par qui ? Les riches et les grandes entreprises.
Citons quelques-unes des ressources énumérées dans le rapport : la fraude à l’impôt et aux cotisations sociales des entreprises, qui représente 60 à 80 milliards d’euros par an ; le crédit impôt recherche accordé aux entreprises, qui coûte 5 milliards d’euros à peu près inutilement ; l’impôt sur le revenu, qui, si l’on renforçait sa progressivité pour que les ménages très aisés y contribuent davantage, permettrait de dégager entre 5 et 10 milliards ; une réforme limitée de l’impôt sur les sociétés qui permettrait de dégager jusqu’à 10 milliards d’euros ; l’abandon du CICE et du pacte de responsabilité qui permettrait de récupérer 40 milliards d’euros ; une taxe sur les transactions financières, qui pourrait rapporter entre 10 et 36 milliards d’euros (selon son taux et son champ d’application).
Au total, ce sont donc jusqu’à 200 milliards de recettes fiscales qui sont potentiellement récupérables, cela sans alourdir les impôts et taxes acquittés par les classes populaires et moyennes, ni supprimer des dizaines de milliers de postes de fonctionnaires... Mais pour cela, il faut une vraie volonté de s’attaquer à ceux qui profitent du système !