Publié le Mercredi 16 février 2011 à 15h04.

Contre la destruction de l’école publique !

Pour réduire de 100 milliards d’euros les déficits publics, le gouvernement accélère la mise en œuvre de la révision générale des politiques publiques (RGPP) contre les services publics. Mais il n’arrive pas à faire croire qu’il est possible de faire mieux avec moins. L’ensemble des personnels mobilisés le jeudi 10 février est conscient que la politique éducative en œuvre est guidée par la réduction des dépenses publiques et non par l’intérêt des élèves et de l’école comme le prétend le gouvernement. Les 16 000 nouvelles suppressions de postes prévues pour la rentrée 2011, alors que 62 000 élèves supplémentaires sont attendus, auront pour conséquences d’aggraver les inégalités sociales et territoriales ainsi que les conditions de travail de tous et plus fortement encore celles des élèves des classes populaires. C’est pourquoi, à l’appel de la FSU, de la CGT et de Sud Éducation, le jeudi 10 février, les enseignantEs, les parents, les élèves… se sont mobiliséEs contre la diminution des heures d’enseignement dans les collèges et lycées et contre les fermetures de classes dans les écoles, pour exiger la restitution de l’ensemble des postes supprimés. Une cinquantaine de départements ont organisé des manifestations, avec plus de 2 000 personnes à Rennes, Rouen, Grenoble ou Lyon, plus de 3 000 à Marseille et plus de 7 000 à Paris. Les grévistes ont été nombreux (entre 55 et 70 %) dans les départements de l’Aveyron, du Loir-et-Cher, de la Meurthe-et-Moselle, de Paris, de la Seine-Maritime, de la Vienne… Cette nouvelle mobilisation vient confirmer que la colère dans l’Éducation nationale se poursuit malgré le matraquage des réformes libérales qu’elle connaît. Une mobilisation réussie et ce malgré le scandaleux report, dans certains départements, des instances paritaires pour cause d’élections cantonales, retardant ainsi les annonces définitives et les ripostes nécessaires. Ceci dans un contexte de forte contestation de la politique éducative du gouvernement. En effet, selon un sondage CSA réalisé le 9 février pour le SNUipp-FSU, 80 % des Français jugent négativement la politique du non-remplacement d’un enseignant sur deux partant à la retraite, estimant que cette politique aura un effet négatif sur la réussite des élèves. Contestation également de l’ensemble de la politique éducative du gouvernement, ceux et celles qui pensent qu’elles vont dans le bon sens ne sont plus que 28 %, une perte de douze points par rapport à 2008. Moins d’enseignantEs pour moins d’enseignement, toujours plus d’élèves par classe... Les conditions d’une rentrée scolaire encore plus dégradée que la précédente sont déjà réunies. Un nouvel appel unitaire est lancé pour une journée de manifestations le samedi 19 mars. Mais pour en finir avec la casse du service public d’éducation, il est nécessaire de se mobiliser contre l’ensemble des réformes. Quelques journées de grève ou de mobilisations ne suffiront pas. Ni pour regagner tous les postes supprimés et en obtenir d’autres, ni pour battre les réformes en cours. Le rapport de forces reste à construire qui doit s’appuyer et fédérer l’ensemble des résistances. L’éducation, la santé… concernent toute la population, c’est ensemble qu’il nous faut lutter. Enko Lerhe