Publié le Jeudi 13 décembre 2012 à 15h14.

Derrière les apparences : Vincent Peillon continue la politique de Fillon, Darcos et Chatel

En septembre, Vincent Peillon annonçait le recrutement de 43000 enseignants sur 2 ans comme gage de la volonté du gouvernement de créer 60000 postes dans l'éducation nationale. Pourtant ces 43000 recrues compenseront tout juste les 40000 départs en retraites prévus. Cela signifie que la rentrée 2013 se fera avec moins de postes que la rentrée 2011, la dernière avant le changement de gouvernement. Ces 60000 postes promis sont donc toujours 60000 promesses... et seulement des promesses.

Le projet de loi sur l'école, publié le 6 décembre, se situe dans la continuité des politiques menées par Sarkozy. Globalement, Vincent Peillon valide les politiques de la droite (réformes des lycées, démantèlement des RASED, personnalisation de l'échec scolaire, individualisation des programmes avec le socle commun, asphyxie de l'éducation prioritaire...)

Par ailleurs, les changements concrets apportés par le projet sont bien éloignés de l'épanouissement des élèves annoncé par le ministre :

- L'entrée des entreprises dans les dispositifs pédagogiques est actée avec leur participation à la "découverte du monde professionnel" instituée dès la 6ème. La régionalisation de l'orientation vise à l'adaptation des parcours scolaires aux besoins en main d'oeuvre des entreprises locales.

- Le projet de loi préfigure une décentralisation de l'éducation avec le développement de "projets éducatifs territoriaux" et annonce des inégalités croissantes.

- La réforme des rythmes scolaires telle qu'elle est annoncée provoquera une dégradation des conditions de travail des enseignants. Et dans la situation actuelle d'épuisement des personnels confrontés à des difficultés croissantes, cela ne peut avoir que des effets négatifs sur la qualité de l'enseignement proposé aux élèves.

Le retour des Ecole de formation et de la décharge horaire pour les stagiaires améliorera l'entrée dans l'enseignement des jeunes profs qui est depuis 3 ans une véritable catastrophe. Pourtant cela ne suffira pas à améliorer les conditions de travail des personnels et des élèves : pour cela il faudra commencer par rétablir tous les postes (RASED compris) supprimés depuis 10 ans, baisser le temps de travail des personnels, baisser le nombre d'élèves par classe.

Cela passe également par l'augmentation des salaires de tous. Et là encore Vincent Peillon se moque de son monde quand il prétend négocier des augmentations de salaires, avant de rajouter qu'il faudra aussi penser à faire travailler les enseignants 50 % de plus. Travailler plus pour gagner plus. Hollande et Peillon sont bien dans la continuité des gouvernements précédents.

Montreuil, le 13 décembre 2012