L’inclusion s’invite dans la rue, s’impose dans la grève, dans et devant les écoles ! En l’espace de quelques semaines, les enseignantEs, les parents d’élèves et les associations de la métropole rennaise (et du département 35) sont montéEs au créneau pour exiger des moyens pour réussir l’inclusion !
À Rennes, dès le 4 décembre 2023, l’école élémentaire Villeneuve est en grève pour dénoncer le manque de moyens alloués à l’inclusion d’enfants en situation de handicap. Puis c’est au tour de l’école Joseph-Lotte le 15 janvier. À la manif du 1er février, nombreuse et combative, une banderole proclame « École inclusive, c’est comme la galette, on la veut complète » !
L’une après l’autre, les écoles se manifestent !
Quelques jours plus tard, face au manque d’AESH (accompagnant d’élève en situation de handicap), confrontéEs à une administration qui prétend ne pas pouvoir recruter (c’est presque un aveu, ils le disent autrement, mais qui voudrait travailler à ce prix-là !) les parents d’élèves de l’école Jules-Issac à Rennes décident, par dérision, de publier une annonce sur Le Bon Coin pour recruter directement unE AESH. Le 6 février, c’est à Saint-Grégoire, près de Rennes, que les parents se mobilisent. Les 8 et 9 février, c’est l’école maternelle de la Poterie, toujours à Rennes, qui se met en grève pour protester, là aussi, contre un manque d’AESH. La résistance s’organise. Et le 20 février, les enseignantEs, les parents d’élèves et la coordination Handicap 35 appellent à un rassemblement à 16 h 45 devant le conservatoire du Blosne, un quartier du sud de la ville, classé REP+, où les écoles Torigné, Henri-Wallon et Guillevic protestent elles aussi contre le manque de moyens pour l’inclusion.
Partout, le manque de moyens !
Car la pénurie est générale ! Il manque dans le département des dizaines d’équivalents temps plein d’AESH (40 rien que sur Rennes sud !), ainsi que près d’un millier de places en IME (instituts médico-éducatifs) ! Des enfants orientéEs vers les IME sont affectéEs, faute de place, dans des écoles qui ne sont pas en mesure de les accueillir dans de bonnes conditions. Il faut ajouter à cela que les ravages des politiques de réduction des moyens, les années passées, se font sentir : pas d’infirmièrEs scolaires, disparition des RASED (Réseau d’aides spécialisées aux élèves en difficulté, comprenant psychologues et rééducateurEs) : les rares postes d’AESH sont donc dévolus aux enfants en situation de handicap les plus en difficulté, laissant un grand nombre d’enfants à besoins particuliers sans aucune aide !
Dans toutes ces mobilisations, parents d’élèves et enseignantEs ont à cœur d’affirmer qu’iels sont favorables à l’inclusion, mais exigent que les moyens suivent, faute de quoi c’est la souffrance qui est au rendez-vous, à commencer par celle des élèves en situation de handicap. Toutes et tous exigent des postes d’AESH et soulignent que ce corps doit être professionnalisé, avec formation et salaire à la clé ! Les protagonistes de cette mobilisation sont prêtEs à reprendre la lutte dès la rentrée de mars.
CorrespondantEs