Publié le Mercredi 3 février 2021 à 11h51.

Éducation nationale : après la grève du 26 janvier, développer la colère

Malgré un contexte plus que compliqué, plus de 20 % des personnels de l’éducation nationale se sont mis en grève mardi 26 janvier. De bon augure pour un printemps de déconfinement social.

Le contexte est difficile, avec une chape de plomb sanitaire qui surdétermine la situation. Entre les demi-groupes en lycée, les masques et les restrictions, les absences non remplacées, l’année mise à mal sans aucune adaptation des programmes… les collègues ont toutes les raisons de dire que les grèves, pendant la période que nous traversons, pénalisent les élèves, et notamment les plus fragiles. Ce contexte sanitaire met par ailleurs à mal les collectifs de travail, les moments d’échanges… Tout ce qui permet aux équipes de se retrouver pour s’organiser collectivement, de résister, est plus compliqué.

Un ministre qui poursuit son œuvre destructrice

Dans ce contexte, la grève du 26 janvier était un pari autant qu’une nécessité. Un pari car l’hypothèse d’une troisième vague très forte en janvier après les fêtes ainsi que les obstacles objectifs précités allaient forcément jouer contre une mobilisation massive. Une nécessité car Blanquer n’a, à aucun moment, tenu compte de ce contexte si particulier pour stopper son offensive sur l’école. En bon idéologue libéral, il poursuit inlassablement, tel un rouleau compresseur, son programme de mise en place d’une école du tri social avec des enseignantEs exécutantEs dociles. Ses dernières offensives avec l’individualisation de la carrière en fonction de la « formation » dispensée par le ministère, les suppressions de postes qui se poursuivent, la mise en concurrence des territoires et des établissements via la suppression de la carte de l’éducation prioritaire, montrent qu’aucun répit ne nous sera donné jusqu’à la prochaine présidentielle. Cette avalanche de réformes a autant tendance à mettre en colère, à cause du fond qui les anime, qu’à décourager, vu le rythme imposé, la profession.

Un bilan positif du 26 janvier, des échéances à saisir

Malgré tout, la grève a dépassé largement le taux de 20 % de grévistes, et bénéficié d’un soutien inversement proportionnel à la cote de popularité du ministre le plus détesté par les collègues depuis Claude Allègre, voire de tous les temps. Tout cela est donc à acter très positivement.

À l’aube de probables décisions politiques, telles que l’allongement des vacances, rendant les mobilisations encore plus compliquées, il faut de toute urgence continuer à convaincre les personnels de la nocivité du projet de Blanquer, maintenir le plus de cadres collectifs possible, se saisir des dates immédiates comme le 4 février pour continuer à donner corps et profondeur à la colère de la profession.

Le rôle premier des révolutionnaires dans la période sera de poursuivre ce travail de fond tout en préparant la riposte, en incitant dès maintenant les centrales syndicales à prendre les initiatives nécessaires dès la rentrée des vacances d’hiver et proposer un plan d’action qui permette de gagner.