Peut-on diversifier le recrutement des « grandes écoles » sans remettre en cause leur fonction primordiale : assurer la reproduction sociale de la poignée de grands décideursqui, en France, règne sur l’économie et l’appareil d’État, de pères en fils ? Cette question secoue aujourd’hui les milieux de la droite française. Sarkozy et son gouvernement souhaitent que chaque grande école se fixe comme objectif d’accueillir 30 % de boursiers. Afin, disent-ils, de revivifier l’idéal d’ascension sociale sur lequel repose « la méritocratie républicaine ». Horreur absolue pour la Conférence des grandes écoles qui a immédiatement agité le spectre d’un système de « quotas » aux conséquences funestes en termes de « baisse du niveau » ! Ce véritable cri du cœur révèle sans fard égoïsme et mépris de classe à l’état pur… Mais il est une question – pourtant salutaire – que ni les « modernistes » ni les conservateurs ne posent : la suppression de ces « fabriques de chefs », grands et petits !