On savait déjà que les annonces du gouvernement sur sa prétendue « politique en faveur de l’éducation prioritaire » étaient de la politique spectacle pour tenter de masquer le manque de moyens criants en matière d’éducation, mais pour les écoles Jacques -Decour de Nanterre et Anatole-France de Gennevilliers, le spectacle s’est transformé en véritable cirque à la rentrée.
La direction académique du 92 a réuni une commission d’ajustement de la carte scolaire le jeudi 6 septembre. Devant le nombre important d’écoles dans lesquelles le nombre d’élèves par classe explosait, dépassant allègrement les 30, cette commission s’est trouvée dans l’obligation d’ouvrir des classes.
La lutte a payé !
Mais dans l’éducation nationale tout se fait à moyens constants. Pour trouver des enseignantEs à mettre devant ces nouvelles classes, la direction académique a donc acté des fermetures de classes ! Voilà comment, quatre jours après la rentrée, l’école Jacques-Decour, située en REP+, et l’école Anatole-France, en REP, se sont vu signifier la fermeture d’une classe alors que les élèves avaient déjà fait leur rentrée ! L’inspection exigeant que le dernier enseignant nommé sur l’école en rejoigne une autre…
Pour les enseignantEs et les parents d’élèves de ces écoles, une fois de plus c’est le sentiment d’être traité avec le plus grand mépris qui a dominé. Alors pas question de servir de caution au gouvernement qui, en cette rentrée, se répandait dans la presse avec de grandes déclarations sur le dédoublement des classes en éducation prioritaire comme fer de lance de sa politique. Mais l’éducation prioritaire, ce n’est pas que pour les pages des magazines en papier glacé !
Les deux écoles ont donc décidé de ne pas accepter ces fermetures de classes. À Jacques-Decour, ce sont l’ensemble des équipes enseignantes du groupe scolaire qui ont voté la grève reconductible. Les parents d’élèves ont quant à eux bloqué l’école jusqu’à réouverture de la classe. Manifestations et rassemblements devant les locaux de la direction académique ainsi que la menace d’extension de la grève aux autres écoles du REP+ ont eu raison de la direction académique qui a renoncé à la fermeture de ces 2 classes pour cette année scolaire.
Juliette Stein