Mardi 15 décembre, c’est sur BFM-TV, devenu depuis quelques mois la nouvelle boîte mail professionnelle des enseignantEs, que les personnels de l’Éducation nationale ont appris que l’école serait facultative les jeudi 18 et vendredi 19 décembre, derniers jours de l’année.
Que démontre cette annonce de dernière minute si ce n’est le mépris total pour nos collègues ? TouTEs les professionelEs savent à quel point ces deux derniers jours d’une période, peut-être ceux-là encore plus que les autres, sont importants : finir les séquences en cours, rendre les travaux/livrets dans les classes d’élémentaires… sans compter les différents moments festifs qui resserrent les liens enseignantEs/élèves et sont si importants au vu de l’année écoulée.
Et que dire de la légèreté avec laquelle cette annonce a lieu : quelle est l’importance de l’obligation de scolarité pour ce gouvernement ? Quelle est la place des enseignantEs dans la société ? La réponse paraît simple : l’école n’est réduite qu’à une garderie pour permettre aux salariéEs d’aller bosser. Ce mépris, marque de fabrique de Blanquer et Cie, il est hors de question de continuer à le supporter plus longtemps.
La reconnaissance d’une forte circulation du virus
Le 11 mai dernier notre ministre pérorait sur Europe 1 : « Il y a plus de risques à rester chez soi que d’aller à l’école ». Fort de son protocole, il assurait partout que l’école protégeait personnels comme élèves.
Dès lors, comment comprendre autrement qu’un désaveu les paroles du Premier ministre qui a annoncé, lui, en décembre : « À chaque fois que cela est possible, surtout si on doit recevoir à Noël des personnes vulnérables, si vous pouvez ne pas emmener vos enfants à l’école jeudi et vendredi […] vous le faites » ?
Ainsi l’école, ex « sanctuaire » où la contamination était impossible, pour les personnels comme pour les élèves, n’est en fait qu’un lieu comparable à d’autres, où la concentration d’un nombre important de personnes active la circulation du virus. Les mensonges ont assez duré !
Agir pour ne plus subir
D’ores et déjà l’intersyndicale de l’éducation nationale a posé la date du 26 janvier prochain comme jour de grève pour obtenir un plan d’urgence pour l’école. Un plan qui permette de meilleures conditions d’apprentissage pour les élèves, qui permette de lutter contre les déterminismes sociaux, qui reconnaisse du point de vue salarial comme dans la liberté pédagogique la professionnalité et la valeur des enseignantEs… Un plan qui permette aussi d’affronter la crise sanitaire en cours en protégeant les personnels et les élèves.
Et comme une date interprofessionnelle est également annoncée pour le 4 février, il faudra tout faire pour que la grève soit massive le 26 et que partout, en AG, se discutent des suites qui permettraient de poser les bases d’une autre école et d’un autre monde.