Il y a trois ans, le niveau d’étude minimum pour passer les concours d’enseignement est passé de bac+3 à bac+5 (c’est la mastérisation). De plus, les enseignants stagiaires (la première année après le concours) passaient d’un tiers-temps à un temps plein. Les conséquences en ont été dramatiques.Même Vincent Peillon, à cette rentrée a reconnu que ces trois générations de jeunes enseignants avaient été « sacrifiées ». Il aurait pu revenir sur la mastérisation et remettre en place le concours à bac+3. Mais il n’en a rien fait.Y’a plus de postes !En juin, Peillon annonçait des ouvertures de postes au concours (1 280 postes au total). Mais, dès juillet, les jurys de concours laissaient vacants 1 250 postes. Nous exigeons immédiatement que tous les admissibles au concours deviennent stagiaires, pour commencer à combler les 77 000 suppressions de postes de ces cinq dernières années.Pendant l’été, Hollande a trouvé la solution au chômage : les emplois d’avenir, et notamment les emplois d’avenir professeurs ! Comme si le problème du chômage reposait sur la jeunesse et non pas sur les patrons qui licencient.Et quelle belle solution, jugez plutôt, pour les emplois avenir professeurs : si vous êtes boursier, vous pouvez travailler (un peu) moins d’un mi-temps, pour un salaire autour de 900 euros (en incluant votre bourse). C’est-à-dire que vous gagnerez moins que ce qui est possible aujourd’hui (en cumulant bourse et un mi-temps de pion)… Ces emplois, c’est l’arnaque. En fait, cela habitue les futurs enseignants à être des contractuels (donc dépendant du droit privé) au sein du service public. Nous exigeons une allocation d’autonomie, à hauteur du Smic revalorisé, pour tous les jeunes.C’est la rentrée des précairesLa conséquence de cette politique est l’explosion des précaires dans l’Éducation nationale. Par exemple, au 1er septembre, l’académie de Créteil employait 2 500 contractuels dans les collèges et lycées (alors qu’ils étaient 1 500 en septembre 2011) et cela va continuer à augmenter… Nous revendiquons la titularisation immédiate de tous les précaires, sans condition.En fait, Hollande et son gouvernement mènent une politique similaire à celle du gouvernement précédent. À nous d’avoir une orientation offensive contre ces politiques de rigueur : la mobilisation et la grève de l’ensemble des personnels pour défendre nos conditions de travail et d’étude !Raphaël Greggan