L’enjeu du 24 novembre où sont prévues deux grèves parallèles, à la Poste et dans l’Education, sera d’encourager, au-delà du refus de la casse des services publics, un mécontentement largement partagé et de faire entendre le besoin d’un mouvement d’ensemble.
A la Poste, les salariés sont appelés par cinq fédérations CGT, SUD, CFDT, FO, CFTC à faire grève le 24 novembre et à manifester le 28 novembre, avec les usagers mobilisés dans les collectifs contre la privatisation. Dans l’Education, la FSU a programmé ce même 24 novembre une grève nationale avec manifestations au moment où aura été voté le budget 2010 qui prévoit la suppression de 16000 postes dans le secteur.
Ce sera la première fois, depuis la rentrée, que pourra s’exprimer à une échelle un tant soit peu large, le mécontentement du monde du travail. Car au-delà de la privatisation en cours de La Poste ou de celle à venir de l’Education nationale, c’est bien l’ensemble de la politique du patronat et du gouvernement qui est à combattre.
Une politique dont le seul objectif est de permettre àune minoritéde gros actionnaires qui ont fait main basse sur l’économie d’augmenter leurs bénéfices, d’attribuer des centaines de millions d’euros aux PDG et aux traders, de rançonner les finances publiques avec l’aide du gouvernement.
Pour le patronat et les plus riches, les mille et une manières d’abaisser leurs impôts, d’exonérer les cotisations sociales, de toucher les subventions publiques.
Pour ceux qui ne peuvent vivre que de leur travail, les licenciements, la précarité, les contrôles humiliants de leurs revenus pour prétendre aux maigres ressources du RSA, la hausse des impôts locaux et du forfait hospitalier, la baisse ou la suppression des remboursements des médicaments, les menaces contre les retraites et les attaques à venir au nom de la lutte contre les déficits.
Salariés en lutte contre les licenciements et les fermetures d’usines, travailleurs sans papier en grève pour leur régularisation, grève des postiers, participation massive au referendum contre la privatisation de la poste, tout montre que ce n’est pas l’envie de se mobiliser qui manque quand l’occasion en est donnée mais bien une perspective de lutte sérieuse et de mouvement d’ensemble.
Au début de l’année, le 29 janvier et le 19 mars, des millions de travailleurs avaient fait grève et manifesté, avec l’espoir que s’ouvre une telle perspective. Mais les directions des grandes confédérations syndicales, parce qu’elles se sont depuis longtemps laissé piéger par la politique de «dialogue social» du gouvernement, ont étouffé toute possibilité de donner une suite à ces journées. Prisonnières de leurs engagements, de la concertation autour de la «politique industrielle» de Sarkozy comme de toutes les réformes libérales en cours dont celle de l’Education, elles n’ont rien organisé depuis la rentrée qui puisse permettre l’expression du rejet de la politique du gouvernement.
Il est pourtant massif si on en juge tant par la cote de popularité de Sarkozy que par les dissensions qui, dans sa propre majorité, expriment la crainte des parlementaires de subir le discrédit du gouvernement.
Alors, àla poste et dans les établissements scolaires et universitaires, qu’on soit enseignant, lycéen ou étudiant, saisissons-nous de cette journée d’action pour exprimer avec le plus de force possible la colère du monde du travail contre ce gouvernement dont toute l’action vise à satisfaire l’avidité d’une minorité richissime au prix non seulement de la destruction des services publics mais de la régression de toute la société.
Galia Trépère