Alors que l’éducation est présentée comme une des priorités du gouvernement, les classes restent surchargées, les profs manquent et la précarité s’installe chez les enseignants.Si, pour l’instant, la mobilisation des travailleurs reste à construire, le gouvernement et le patronat sont néanmoins à l’offensive contre les salariés. La rentrée est marquée par les suppressions d’emplois publics et privés, la volonté de baisser le « coût du travail » et la ratification prévue du pacte budgétaire européen.L’Éducation dans un sale ÉtatLe gouvernement applique les mêmes recettes que les patrons du privé pour réaliser ses économies : supprimer des emplois, augmenter le temps de travail, la mobilité et la flexibilité de ceux qui restent. Dans l’Éducation nationale, 77 000 postes ont été supprimés, les salaires sont gelés, le temps de travail augmente via les heures supplémentaires, et le recrutement de précaires explose. En parallèle se développe la flexibilité des enseignants dont certains se retrouvent partagés entre trois établissements sur trois communes différentes.Les enseignants ne sont pas les seuls touchés, les statuts précaires des personnels de vie scolaire ne permettent ni de vivre correctement ni de suivre sereinement des études en parallèle. Les emplois d’avenir ne vont qu’alimenter encore la précarisation des jeunes personnels.Enfin, les ATTEE (agents d’entretien, de cantine etc.) qui dépendent des conseils municipaux, généraux ou régionaux subissent dans plusieurs régions des dégradations importantes des conditions de travail et un sous-effectif structurel. C’est notamment le cas en Île-de-France, région dirigée par le PS depuis 1998.L’unité des travailleurs de l’Éducation nationale est nécessaire pour répondre à la division des statuts et lutter contre la dégradation des conditions de travail de tous.De plus, la baisse des moyens remet en cause le droit à l’éducation : les classes sont surchargées, les horaires ont diminué, de nombreux élèves ont des difficultés pour s’inscrire faute de place. Dans le supérieur, des filières ferment, les frais d’inscription augmentent.La défense des emplois et conditions de travail des personnels est indissociable des revendications de la jeunesse pour une éducation émancipatrice et gratuite pour tous.Changement de ton, mais continuité politiqueLes déclarations d’amour que Peillon et Hollande ont adressées aux enseignants à la rentrée maquillent la poursuite des politiques menées par les précédents gouvernements. D’abord, ils valident 13 000 des 14 000 suppressions de postes prévues par Chatel. Ensuite, Peillon annonce royalement l’ouverture de 22 000 postes aux concours 2013. Or, il y aura 22 000 départs en retraite donc le bilan est de zéro création de poste d’enseignants titulaires...Le TSCG (traité européen) permettra au gouvernement de se cacher derrière l’Union européenne pour appliquer ses politiques d’austérité. Il veut économiser 30 milliards d’euros alors qu’il continue de dépenser 50 milliards pour le remboursement de la dette. Pourtant, en Grèce ou en Espagne, ces politiques n’ont pas résolu le problème de la dette et ont accéléré les effets de la crise, le chômage, les baisses de salaires et la casse des services publics, notamment de l’éducation.Le capitalisme n’a plus rien à nous offrir, ne comptons que sur nos luttesLe niveau de l’offensive menée contre le « coût » du travail et les droits sociaux implique que pour renverser la tendance, il faudra un rapport de forces important en faveur des salariés et des services publics. Un tel rapport de forces nécessite la convergence des batailles à mener. Il n’y aura pas d’autre voie qu’une mobilisation d’ensemble du monde du travail. Et elle commence le 30 septembre avec les manifestations contre le TSCG, suivi du 9 octobre et la journée de mobilisation pour l’emploi et la réindustrialisation.Nicolas Tolosano