Publié le Mercredi 10 décembre 2008 à 23h28.

Un peu moins droit dans ses bottes le Darcos…

 Après la journée de grève massive le 20 novembre, la détermination reste forte dans le secteur de l'éducation.

Le gouvernement l’a bien compris car Darcos change subitement de ton. Il présente même ses excuses à retardement aux enseignantes de maternelle et affiche soudain une volonté de dialogue avec les syndicats qu’il dénigrait le jour de la grève !

Le succès de celle-ci, comme le soutien des parents, fragilisent l’assurance gouvernementale et Sarkozy préfèrerait éviter en ce moment les foyers de tension sociale.

Dans la plupart des cas, les AG de la grève du 20 novembre s’étaient prononcées pour une nouvelle grève rapide en décembre afin de maintenir la pression. Ce n’est malheureusement pas le choix fait par l’intersyndicale de l’éducation au soir de la grève, n’appelant qu’à une journée d’action le mercredi 10 décembre ! Certains départements ont reconduit la grève le 25 novembre, d'autres le 27. Mais, ils se sont rapidement trouvés isolés. On ne peut que le regretter car cela n'a pas permis d'engager un véritable mouvement de reconduction en jours de grèves rapprochés mettant véritablement le gouvernement sous l’éteignoir de la mobilisation.

Pour autant, la mobilisation se poursuit sous des formes variées voyant l’entrée en lutte de nouvelles catégories de personnels et d’usagers... 2000 manifestants parents et enseignants ont défilé au Mans et à Clermont Ferrand le 29 novembre. Le 3 décembre, 700 personnes se sont rassemblées devant le Sénat et ont défilé jusque au ministère pour y déposer les 200 000 signatures recueillies par la pétition« sauvonslesrased.org ». Les manifestants scandaient "des sous pour les écoliers, pas pour les banquiers", "des parachutes dorés pour tous les écoliers" », « Darcos démission »...Le 4 décembre, dans la région PACA parents et enseignants ont organisé une « veillée des écoles ». avec des débats dans 170 écoles. A Marseille, ils se sont retrouvés plus d'un millier pour descendre la Canebière de nuit. A Paris, à l’occasion du CA du CNRS, les chercheurs ont manifesté pour dénoncer les "menaces sur les organismes de recherche avec "une diminution des effectifs". Les IUT sont aussi en mouvement contre la réforme des universités avec un nouvel appel à la grève nationale la semaine prochaine. La tension monte dans les IUFM où des AG s’organisent entre personnels et étudiants. Un mouvement de suspension de l’aide personnalisée dans les écoles s’est développé amenant le syndicat majoritaire à relayer le mot d’ordre.

Et surtout, depuis le 5 décembre, ce sont les lycéens qui se lancent dans la bataille avec des manifestations qui font tâche d’huile dans de nombreuses villes, contre la réforme des lycées, le "bac light".

Ensemble, parents et enseignants semblent déterminés à maintenir la pression jusqu'aux vacances, pour engager les suites du mouvement à la rentrée...

Parallèlement, la pétition intersyndicale en soutien à Alain Refalo en Haute Garonne a réuni 5000 signatures, la pétition de « désobéïssance pédagogique » en rassemble plus de 4000. Une nouvelle pétition dans les écoles, dite « appel des 100 », montre une politisation du mouvement : elle a déjà recueilli plus de 13 000 signatures en 10 jours : « Nous voulons rester dignes de notre mission d’éducateur. Nous demandons que cessent la brutalité, la méfiance et le mépris. Nous demandons l’arrêt de cette politique et la démission du ministre qui l’incarne. »

Il y a incontestablement un mouvement de fond qui s’est enclenché avec une convergence entre les personnels et parents qui fragilise Darcos. Mais, pour le moment, s'il reçoit les syndicats, il ne cède rien. Raison de plus pour accentuer la pression et commencer à préparer la grève en janvier. Il faudra monter d’un cran la mobilisation. Après une journée de grève, plusieurs ? A nous de mettre cela partout à l’ordre du jour !