Mardi 9 avril, alors que se déroulait à proximité la manifestation parisienne, les députés ont donc voté la transposition de l’accord Medef-CFDT, à peine toiletté du motif de licenciement pour « raisons personnelles » qui menaçait de toute façon d’être dézingué devant les tribunaux.Le vote des députés de droite est clair : ils se sont abstenus pour laisser passer cette loi qui n’est que la poursuite des attaques des gouvernements précédents contre les droits du monde du travail. Ils n’ont même pas fait mine de s’opposer. Pour eux, c’est pain béni : la « gauche » fait le sale boulot et plutôt pas mal du point de vue des patrons.Du côté des salariéEs, les rassemblements étaient encore moins fournis que ceux du 5 mars, l’absence de perspectives fixées par les directions syndicales ayant du mal à motiver pour se mobiliser. Il ressortait des déclarations de Mailly de FO et de Le Paon, le nouveau secrétaire de la CGT, le sentiment qu’ils actaient le rapport de forces. Personne pour faire remarquer que les parasites, défenseurs de la famille traditionnelle, homophobes et sexistes, sont eux capables de se mobiliser, même après le vote de la loi, parce qu’ils ne « veulent rien lâcher », nous piquant même au passage le slogan… On se dit que si le monde du travail pouvait manifester la même détermination pour empêcher la casse du Code du travail, le gouvernement serait bien plus mal !
De la colère à l'opposition…Pour cela, il est indispensable de ne se sentir aucun fil à la patte. C’est-à-dire se penser et agir clairement comme l’opposition à ce gouvernement, pour le combattre tant qu’il ne remballe pas ses projets. Il faudrait aussi faire le lien entre la colère contre les mensonges des ministres, la réalité, certes connue mais maintenant éclatante, de ce personnel politique qui fait partie ou est lié aux grandes fortunes, et les lois qu’ils votent. Bref, ce qui se discute dans les ateliers et les bureaux mais qui n’apparaissait pas dans les slogans de la manifestation parisienne.Pour revendiquer l’abrogation de cette loi, il reste à construire une mobilisation qui multiplie ce que les grévistes de PSA ont fait samedi 13 avril, s’invitant au conseil national du PS pour leur demander des comptes sur leur politique.
Cathy Billard