Publié le Mardi 14 mars 2017 à 08h21.

Air France : « Pas de pognon, pas d’avion ! »

Ce mardi 7 mars se tenait la première réunion des négociations annuelles obligatoires (NAO) à Air France.

Ces NAO avaient lieu dans un climat tendu après l’annonce de fortes augmentations du Comité directeur d’Air France. Deux semaines après avoir présenté une hausse de 67 % en Comité centrale d’entreprise (CCE), la direction a fait une tombola de chiffres : 67 %, 41 %, 17 % ou 5,5 % d’augmentation pour les patrons de la boîte ? Dans tous les cas, c’est sans commune mesure avec ce qu’ont touché les salariéEs qui n’ont pas eu de hausse générale des salaires depuis 5 ans ! Janaillac, le nouveau président, s’est dit « agacé » par cette « histoire »...

Il faut rappeler que son arrivé à la tête du groupe AF-KLM a pour lui aussi été synonyme d’une sacrée hausse de rémunération : passage de 450 000 euros chez Transdev à 600 000 euros de part fixe et autant de part variable à AF-KLM. Sa part variable étant notamment liée au bon « dialogue social », il n’est pas sûr qu’il la mérite et la touche entièrement !

Direction sous pression

Les salariéEs se sont donc réuniEs ce mardi matin devant le siège d’Air France pour réclamer des augmentations de salaires à l’appel d’une large intersyndicale : SUD Aérien, FO, CGT, UNSA, ALTER appelaient à la grève, d’autres organisations de navigants se joignant au mouvement sans appeler à la grève. Aux cris de « Pas de pognon, pas d’avion ! », « Dirigeants indécents » ou « On veut notre part du gâteau » (Gilles Gateau est le DRH...), un petit millier de salariéEs étaient réunis. Ils se sont ensuite rendus devant la salle dans laquelle se tenaient les négociations. Si l’accès du siège n’était pas fermé comme lors du « jour de la chemise », la salle elle-même était protégée par une vingtaine de policiers, armes à la ceinture...

Une certaine retenue a été observée par les salariéEs qui ont toujours en tête le 5 octobre et les licenciements qui ont suivi. CertainEs ont quand même pu rentrer dans la salle pour rencontrer une direction qui n’avait aucune réponse à leurs questions. Puis une manifestation a eu lieu dans le siège de la compagnie. Pour le moment, aucune annonce de la direction, qui est quand même sous pression alors qu’aucun mouvement significatif n’a eu lieu depuis des années lors des NAO.

Vers de nouveaux trous d’air

Le ciel devrait avoir des trous d’air encore quelque temps car les mouvements de grève se ­multiplient dans l’aérien.

Les aiguilleurs du ciel sont en grève du 6 au 10 mars à l’appel de l’UNSA sur l’organisation du travail. Une grève des hôtesses et stewards est aussi annoncée à l’appel de l’ensemble des organisations de navigants commerciaux du 18 au 20 mars contre le projet de filiale low cost annoncé par la direction. Ces personnels sont en plus confrontés à la renégociation de l’accord collectif régissant les conditions de travail et de rémunération, renégociation pour laquelle aucun accord ne semble poindre.

Et au sol, les salariéEs attendent les propositions de la direction sur les salaires pour de nouvelles actions.

À l’instar du pays, la crise se profile, le ras-le-bol des salariéEs augmente. La température monte…

Correspondant