Publié le Vendredi 19 février 2016 à 14h39.

Air France profite et licencie

Le groupe Air France-KLM a annoncé cette semaine des résultats excellents et en forte augmentation. Le résultat d’exploitation s’élève ainsi à 816 millions d’Euros. Sur l’année 2015 le groupe a pu investir 1,54 milliards d’Euros tout en réduisant sa dette de 1.1 milliards d’Euros. Contrairement aux régulières annonces de la direction la recette unitaire progresse (+2,8 %) tandis que les coûts unitaires baissent (-2 %). A l’annonce des résultats le cours en bourse a d’ailleurs pris + 10 %. Et tout annonce une année 2016 encore meilleur.

Mais, pour les salariéEs, l’année 2015 aura encore été une année de gel des salaires et de compétitivité arrachée sur leurs conditions de travail. Et l’année 2016, pour eux, s’annonce encore pire. Monsieur Alexandre Begoügne de Juniac, PDG du groupe AF-KLM, déclare que « de nouveaux efforts seront nécessaires ». Avec en premier lieu 1600 suppressions de postes supplémentaires, après les 9000 déjà réalisées depuis 2012. Et toujours le gel des salaires qui dure depuis 5 ans. Les quelques miettes versées aux salariéEs sous forme de prime ne sont pas à la hauteur de résultats réalisés. 

Air France présente maintenant un plan, dit de croissance, une chemise arrachée ayant réussi à effacer le précédent. Mais ce « nouveau » plan n’est qu’une copie du précédent ! La seule croissance réalisée le sera via la sous-traitance et les filiales low-cost, c’est-à-dire au moins disant social. Les premières annonces concrètes concernent les suppressions de poste et l’ouverture de base low-cost à Munich.

Dans l’aérien, comme dans les autres secteurs, la seule préoccupation du patronat est d’obtenir des taux de rentabilité à deux chiffres, sur les dos des salariéEs. Et ce patronat est épaulé par un gouvernement aux ordres. Le secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies a ainsi déclaré à propos d’Air France « qu’il reste des efforts à faire » et qu’« il y a une obligation de réussite de la négociation avec les objectifs qui sont ceux de la direction ». Mais les objectifs des salariéEs sont à l’opposé : ils veulent des hausses de salaires et des embauches pour assurer un transport de qualité en toute sécurité. Ces salariéEs doivent maintenant se faire entendre et rappeler que nos vies valent plus que leurs profits.