Le mouvement de grève se poursuit à Air France, avec en perspective deux nouvelles journées de grève les 10, 11, 17, 18, 23 et 24 avril.
Les deux journées de grève des 30 mars et 3 avril ont encore été des succès à Air France avec un grand nombre d’avions restant cloués au sol et des salariéEs encore massivement en grève, notamment chez les personnels navigants. Côté personnels au sol, si ceux travaillant dans des services touchant à l’exploitation aérienne tels que le Hub passagers, les agents de piste, etc., sont plutôt bien mobilisés – environ 30 % –, il n’en va pas de même pour ceux du siège de l’entreprise plus soumis à la pression managériale.
Pour une hausse des grilles salariales
La revendication unitaire reste toujours une hausse des grilles salariales de 6 %. La direction fait sa propagande et cherche à annoncer les chiffres les plus bas possibles au fil des jours de grèves qui s’enchaînent, et mélange pour cela des choux et des carottes : elle comptabilise les vols annulés sans prendre en compte les vols retirés en amont de la grève, ainsi que tous les salariéEs incluant ceux dans l’impossibilité de débrayer (personnels navigants en retour d’escale par exemple, la grève en escale ayant été décrétée illégale il y a de cela quelques années).
La direction continue ses tentatives de division en invitant les seuls pilotes à des réunions de négociations. Mais pour le moment l’intersyndicale tient bon, tous métiers confondus. Elle appelle à deux nouvelles journées de grève les 10 et 11 avril. En parallèle les mécanos avions continuent leur mouvement lancé fin 2017, bloquant régulièrement des avions en maintenance.
Un climat de mécontentement qui se renforce
Le mouvement continue donc, à son propre rythme. L’intersyndicale s’engage sur un mouvement qui va s’ancrer dans la durée. Pour le moment les liens avec les autres mobilisations en cours (cheminotEs, EPHAD, fonction publique…) n’est pas la priorité de l’intersyndicale Air France. Certaines organisations ont néanmoins appelé aux manifestations cheminotEs des 22 mars et 3 avril. Les liens sont difficiles à construire, les revendications étant très diverses et les tentations corporatistes fortes.
Mais toutes ces mobilisations approfondissent un climat de mécontentement. Et la mobilisation à Air France peut aider à fédérer des revendications sur les salaires, voire à en faire naître une plus globale, transversale à toutes les professions et secteurs en lutte : contre l’appropriation toujours plus grande, qui apparaît de plus en plus sans limite, par une minorité de privilégiés à la tête de nos entreprises, de leurs conseils d’administration et du gouvernement, des richesses créées par la majorité des travailleurEs.
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