Un accord salarial a finalement été signé à Air France : 2 % rétroactif au 1er janvier 2018, 2 % au 1er janvier 2019, 100 euros d’augmentation de la prime uniforme annuelle. À comparer avec l’accord signé en février par CGC et CFDT qui prévoyait 0,6 % au 1er avril 2018 et 0,4 % au 1er octobre.
Une partie des syndicats de l’intersyndicale a décidé d’accepter, mettant fin de fait au conflit. Avec en perspective une négociation salariale en octobre 2019, portant sur toute l’année. Les acquis sont le produit du rapport de forces actuel : la direction et ses syndicats et cadres maison sortent discrédités ; le nouveau PDG veut calmer le jeu avant de lancer ses réformes. Par rapport à la revendication initiale de rattrapage de l’inflation de 6 %, les 4 % acquis sont un début… si de nouvelles hausses sont arrachées en octobre 2019.
CGT et Sud n’ont pas signé, pas plus que SNPL et Alter chez les pilotes et le SGAF chez les hôtesses et stewards. Car ce compromis est trop fragile si l’inflation à venir n’est pas compensée. Mais les salariéEs en sortent renforcés, avec l’expérience vécue de la grève qui a coûté cher à Air France (plus de 300 millions d’euros). Et qui a permis d’obtenir bien plus que par des négociations et signatures à froid.
D’autres batailles en perspective
Une victoire pour les salariéEs, incomplète mais réelle. La lutte pour les salaires va se poursuivre sous d’autres formes, au travers de la reconnaissance des métiers, chez les pilotes et au sol. Le conflit des mécaniciens avion pour le paiement de leurs qualifications, qui avait démarré en décembre et qui est, pour partie, à l’origine de cette intersyndicale sur les salaires, est toujours existant.
Et les salariéEs attendent de pied ferme les prochaines annonces. La bataille contre la « low costisation » des emplois et salaires se poursuit. Le transport aérien est en pleine expansion, ce qui n’est pas forcément très bon pour la planète. Il est le lieu d’un affrontement de classe entre patronat avide de profits et salariéEs. Les travailleurEs doivent être porteurs dans cette bataille de plus de sécurité et respect pour tous, passagerEs et salariéEs, populations de tous les pays.
Correspondants