Publié le Dimanche 9 juin 2013 à 22h29.

ArcelorMittal : toujours le capital contre le travail

Comme toutes les entreprises du CAC 40, ArcelorMittal se porte très bien. Le premier trimestre a généré un chiffre d’affaires de 1,6 milliard de dollars et, que les actionnaires se rassurent, les prévisions sont à la hausse !Mittal, 6e fortune mondiale, participe pleinement à l’économie capitaliste qui permet le transfert des richesses depuis notre classe à celle de la bourgeoisie. En France, les hauts-fourneaux de Florange ont été coupés en alimentation gaz et ne pourront plus redémarrer. Dans le même temps, les discussions ont débuté pour le sort des 629 salariés des hauts-fourneaux. Mittal a profité de sa soi-disant convocation par les députés pour transformer cette invitation en tribune et dénoncer le coût du travail, notamment le prix de l’énergie !À Liège, le gouvernement wallon fait le même coup qu’en France récemment et laisse croire à un possible repreneur intéressé. ArcelorMittal est même allé jusqu’à demander une étude pour raser les hauts-fourneaux et ainsi empêcher toute reprise. Et comme en France, le gouvernement belge s’aplatira devant Mittal. Au Luxembourg, même stratégie, réduction des capacités de production et attaques des acquis sociaux. En Algérie, le gouvernement avait privatisé le complexe sidérurgique d’El-Hadjar, à Annaba, au profit de Mittal. En 2012, après que Mittal a saigné l’outil de travail sans investir, ce gouvernement a subventionné le groupe privé à hauteur de 140 millions d’euros pour sauver le site, en vain. En février 2013, il a renationalisé le site en versant 200 millions de dollars à Mittal, engraissant un trust capitaliste avec de l’argent public.Mêmes attaques, mêmes intérêtsLa stratégie de la multinationale est claire : réduire l’offre d’acier en tant que leader mondial, afin de faire monter les prix de vente.Dans un rayon de 200 km, entre Liège, Florange et Luxembourg, plus de 7 000 travailleurs subissent les mêmes attaques de la même direction. Face à ces attaques de la classe possédante, une stratégie de lutte allant au-delà des sites et des frontières est indispensable.Le combat des salariés d’ArcelorMittal doit également rejoindre celui des autres entreprises en lutte. Pour cette convergence des luttes, ce seront les travailleurs eux-mêmes qui créeront les liens nécessaires à l’union des luttes en cours. Les directions syndicales nationales n’ont jamais défendu cette stratégie, préférant défendre leurs intérêts dans les institutions, se sentir considérés comme « partenaire social » par le Medef. La grève générale reste un objectif à construire comme première étape d’un renversement du rapport de forces.Pour Florange et les autres, continuons à porter nos revendications : expropriation des moyens de production, sans rachat ni indemnité, mise sous contrôle des travailleurs, convergence des luttes et internationalisme.Cédric (NPA Lorraine Nord)