Les salariéEs de production de l’entreprise pharmaceutique BioMérieux à Craponne, en région lyonnaise sont en grève reconductible depuis le mercredi 9 février.
Ce qui les a mis en grève ? Les augmentations ridicules proposées par la direction : 2,3% d’augmentation pour les ouvriers (soit 38 à 42 euros bruts), 2% pour les techniciens (39 à 53 euros) et 0% pour les cadres ! Et une prime PEPA (Prime exceptionnelle de pouvoir d’achat) de 200 à 500 euros, exonérée de cotisations sociales. Mais s’il manque plusieurs centaines d’euros sur la fiche de paie, c’est par mois et pas une fois dans l’année ! Ces clopinettes ont mis les salariéEs en colère, bien conscients que les bénéfices de l’entreprise s’élèvent à plusieurs centaines de millions d’euros. C’est vrai que vendre du matériel et des tests de détection du SARV-COV 2 en ce moment, ça rapporte gros !
120 euros ou on continue !
La grève a commencé le mercredi 9 février avec environ 80 grévistes sur les 200 de la production du site de Craponne. Une quarantaine se sont retrouvés pour organiser un piquet de grève devant l’entreprise : banderoles, drapeaux, barbecue, palettes pour se réchauffer autour d’un petit feu, sono, etc. Les grévistes se sont réunis en assemblée générale et se sont mis d’accord sur une revendication unanime : « On demande 300 euros d’augmentation. En-dessous de 120 euros, on ne négocie même pas ! ». Et ils et elles ont voté la reconduction.
Intimidations et soutien
Pour l’instant, les réponses de la direction ont été l’intimidation et le mépris. Intimidation quand la direction a envoyé, le premier jour, la sécurité et même la police « contrôler » les grévistes sur le piquet. Mépris quand le deuxième jour, la boite a proposé une prime de participation (qui n’avait pas été donnée depuis 10 ans)… mais sans la chiffrer ! Il est vrai que la direction a dû être étonnée de constater le deuxième jour que le nombre de grévistes avait atteint la centaine, grossi entre autres de quelques salariéEs venus du site de Marcy-l’Étoile. Le piquet de grève s’est encore dynamisé le troisième jour, avec 80 grévistes présents plus déterminés que jamais, équipés de barnums pour résister à la pluie !
Le soutien des délégations d’autres entreprises locales de la chimie (Kem One, Total, Sanofi) passées sur le piquet a fait, lui, chaud au cœur. Tout comme le coup de main des salariéEs d’un dépôt Kéolis d’en face pour stocker le matériel du piquet la nuit, de travailleurs de M. Bricolage pour fournir les palettes, les coups de klaxon de soutien et les dons à la caisse de grève.
S’étendre pour gagner
La grève est repartie de plus belle lundi matin avec détermination. ChacunE est conscient que c’est la grève des grévistes, qu’il va falloir la faire vivre, continuer à la diriger démocratiquement mais surtout l’étendre… aux non-grévistes, aux autres sites BioMérieux de Marcy-l’Étoile et de La Balme, aux autres entreprises…