Publié le Jeudi 24 octobre 2013 à 12h51.

Bretagne : on ne va pas se laisser faire !

Des patates pour les cochons, les épluchures pour les Bretons... Lundi 14 octobre, de fortes délégations ouvrières des usines Gad, Marine Harvest, Tilly, Doux, se sont retrouvées, à Brest puis à Morlaix, pour bloquer l’aéroport et la voie express, pour crier avec gravité et détermination leur colère mais aussi leur désespoir.Soutenus par les syndicats FO et CGT, ces actions se sont poursuivies sous diverses formes durant la semaine. Gad, Marine Harvest, Tilly, Doux mais aussi Boutet Nicolas, ce sont plusieurs milliers de licenciements en quelques mois. Une hécatombe, un jeu de massacre, tandis que Charles Doux reste assis sur des « lingots d’or », que l’entreprise Marine Harvest, cotée en bourse, accumule les profits et que toutes ces entreprises de « l’agro-bizness » continuent de « s’engraisser » sur le dos des travailleurs, tout en étant responsables de la mort de la véritable paysannerie de proximité et de qualité.

Une réunion pour rienDans les manifestations, on a entendu « marre d’être la variable d’ajustement », « nous sommes sacrifiés au profit des actionnaires », « on ne va pas se laisser faire », mais aussi « c’est la fin, on va tout perdre »… Pourtant, c’est bien l’action déterminée et coordonnée des travailleurEs et la peur de l’embrasement qui a obligé Matignon à organiser une « réunion d’urgence ». Jusque-là, le gouvernement et son armada de ministres bretons étaient restés bien silencieux, impuissants face aux capitalistes de l’agro.Résultat : le gouvernement et 14 ministres réunis en urgence ne se sont en rien opposés aux licenciements. Ils avancent bien plusieurs millions d’euros pour racheter le site de Gad à Lampaul Guimiliau, mais sans remettre en cause les 894 licenciements, laissant la main à un hypothétique repreneur… mais pour combien de salariéEs ? Oubliant au passage les autres entreprises et leurs milliers de licenciements prévisibles.C’est la poursuite et le renforcement de l’action coordonnée qui sont nécessaires, y compris la grève et le blocage des sites qui seraient sans nul doute soutenus par la majorité de la population. C’est  l’interdiction des licenciements et l’ouverture des livres de comptes qu’il faut appliquer comme la réquisition des sites, des machines et des stocks, tout en amorçant la refonte de la filière, pour une autre production de qualité et respectueuse de l’environnement. Une industrie agroalimentaire à visage humain, sous le contrôle des paysans et des salariéEs eux-mêmes.

Correspondant du NPA 29