Publié le Mercredi 5 avril 2017 à 17h48.

Candia Clermont-Ferrand (63) : La lutte paie !

Tout commence en 2015 lorsque la société Beurelia, filiale clermontoise de Sodiaal, est fusionnée avec Candia...

Sans aucune négociation, Candia décide tout simplement de remettre en cause 15 années d’acquis et de négociations : plus de « flexibilité » et une baisse de salaire de 50 euros. Le vendredi 3 mars au soir, les travailleurEs décident de se mettre en grève illimitée. Leur revendication : une augmentation de salaire pour rattraper la perte de rémunération des heures de nuit et des heures sup’. Sur 180 employéEs, une petite centaine se met en grève, très vite rejoints par d’autres collègues. 

Candia propose d’abord, dans le cadre des NAO, une augmentation de 11 euros. Insuffisant ! La direction décide alors de tenter le pourrissement par la division. Des propositions sont faites en fonction des différents statuts dans la boîte. Rien à faire, les grévistes tiennent bon... ConscientEs du besoin de soutien et de structure pour défendre leurs intérêts, les grévistes décident massivement d’adhérer à la CGT. Première victoire symbolique : alors que la boîte n’avait jamais connu de syndicat, les voici « syndiquéEs à 90 % de l’effectif » !

Le blocage complet de l’usine est immédiatement suivi par la visite d’un huissier. Cinq grévistes convoqués devant le tribunal... qui décide de ne pas donner suite ! Puis une diffusion de tracts au péage nord, accompagnée d’une caisse de grève. Les Candias ont été touchés par beaucoup de marques de soutien et des contributions : des salariés d’EDF et des anonymes, la visite du député PCF André Chassaigne, de camarades du NPA, du Front de gauche, etc. Tous ces éléments qui font que l’on se sent porté ont fortifié leur unité. Sur une centaine de grévistes, seuls deux collègues ont donc repris le travail avant la fin de la grève...

Une belle démonstration

Dans la semaine du 20 au 26 mars, Candia met le feu aux poudres en proposant une prime de 10 euros. Inacceptable ! L’ensemble des grévistes décident d’investir la salle de négociation... Et une nouvelle réunion de négociation, délocalisée cette fois, est alors prévue pour le lundi 27 mars. Les grévistes lancent un appel à soutien et rassemblement. Ambiance calme mais festive. La police barre la chaussée mais n’intervient pas. Une délégation mixte part pour la négociation, et Candia finit par lâcher 20 euros de plus pour le salaire (ce n’est plus une prime) et le maintien des 11 euros précédemment négociés, soit 31 euros d’augmentation.

Le piquet de grève est alors levé, mais un petit groupe de grévistes est encore sur place : « on n’a pas tout obtenu, mais on est contents d’avoir gagné ». 26 jours de grève, 6 000 euros dans la caisse de grève (pour une centaine de grévistes...). La lutte dans l’unité, ça paie ! Reste le délicat problème du manque à gagner salarial pour leurs journées de grève... 

Correspondant

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