Parce qu’ils n’en pouvaient plus de leurs conditions de travail, du mépris de leur hiérarchie et de la ségrégation qu’elle leur manifestait, une quarantaine de travailleurs, turcs pour la plupart, de Castmetal (groupe Safe Metal), ont décidé de relever la tête et de créer une section syndicale CGT (voir l’Anticapitaliste n°288 et 290)...
La réaction du patron a été immédiate : le licenciement de 5 « meneurs ». Les 40 cégétistes ont décidé de se mettre en grève contre la répression syndicale et pendant 5 semaines c’est le bras de fer avec une direction butée qui préfère perdre de l’argent et des clients plutôt que de discuter.La grève, bon enfant en début de conflit, « on n’est pas des violents, on veut seulement le respect du droit syndical », s’est durcie (fermeture des portes de l’usine, blocage des camions) mais rien n’y a fait. C’est seulement contraint et forcé par les pouvoirs publics que le patron a dû s’asseoir à la table des négociations. Il n’a rien cédé, et a seulement promis qu’il n’y aurait pas de sanction contre les grévistes... Or dans le même temps, il a assigné au tribunal les grévistes « pour grève illicite et entrave au fonctionnement de l’entreprise ».
Un fier retour dans l’usineÀ contre-cœur, la majorité des grévistes a décidé de reprendre le travail après le week-end de la Pentecôte. Les élections professionnelles se profilent (le 17 juin), et pendant leur absence la CFDT a fait un véritable travail de sape qu’il leur faut maintenant contrecarrer.Un fier retour dans cette usine de 180 employéEs : applaudis par les intérimaires (50) et fuis par les responsables CFDT, la quarantaine de grévistes reste plus que jamais unie, avec le regret de laisser à l’extérieur leurs 5 camarades licenciés... dont quatre ont fait leur dossier pour les prud’hommes et un, travailleur protégé, pour l’inspection du travail. Mercredi 3 juin, un barbecue géant et un concert de solidarité est organisé par l’UL CGT en leur honneur.Quant à l’assignation en justice, une nouvelle audience aura lieu le 15 juin. Une véritable provocation de la direction qui trouve là un nouveau moyen de faire pression avant les élections...
Correspondants