Après le succès du 22 mars, où 25 000 cheminots ont manifesté à Paris et 40 000 partout en France, notre premier jour de grève est également un succès. 1 TGV et Intercité sur 8, 1 TER et Transilien sur 5 (la plupart étant assurés par des cars), le plan de transport témoigne d’une énorme mobilisation. La grève est aujourd’hui probablement majoritaire et ça ne doit être qu’une début.
En effet, face à un gouvernement et une direction SNCF qui ne cessent leurs provocations, il va nous falloir continuer à massifier et à durcir le ton. Depuis un mois, les annonces se succèdent et nous prédisent un avenir encore pire que le présent déjà bien morose.
Ils veulent mettre fin au Statut, pour pouvoir ensuite s’attaquer à nos retraites et mettre fin à la CPR.
C’est aussi les rares garanties collectives d’évolutions de carrières qu’ils remettent en cause, ainsi qu’à la sécurité de l’emploie. Le projet à terme, lorsqu’on remet cela en perspective avec la transformation des EPIC en SA ou la filialisation du FRET, c’est également de pouvoir privatiser et opérer à des licenciements économique.
Avec le transfert du personnel, ils mettent la pression sur nos conditions de travail et nos salaires, en ne garantissant nos acquis que pour 15 mois. La direction SNCF ne s’y trompe pas en proposant un nouveau pacte social (après l’avoir renégocié en 2016) pour nous “motiver” face à la concurrence. Elle annonce en plus qu’elle va dénoncer tous les accords locaux. Pour résumer, ils souhaitent nous faire travailler plus, de manière plus flexible, pour gagner toujours moins.
Ils justifient leur réforme par l’ouverture à la concurrence et par la dette. Ce n’est pas notre dette, nous devons refuser de la payer. Nous ne remplirons pas les poches des actionnaires !
Depuis le début, gouvernement et direction SNCF jettent de l’huile sur le feu.
Ces derniers jours, ils ont annoncé la méthode des retenues sur salaires, qui constitue une véritable attaque contre le droit de grève. Après avoir mis en vain la pression sur les cadres pour qu’ils remplacent les grévistes, ils agitent désormais la carotte d’une prime de 150€. Tout cela pour mieux nous diviser.
Nous devons leur montrer que nous sommes encore plus déterminés qu’eux, que nous sommes prêts au combat.
Il nous faudra donc construire notre grève. Une grève démocratique et militante, décidée en Assemblées Générales souveraines. Une grève à plein temps, parce que l’ampleur de l’attaque nous l’impose, mais aussi car nous avons besoin de libérer du temps pour réfléchir, élaborer ensemble et entraîner. Puisque si nous voulons être la locomotive d’un mouvement d’ensemble, qui raccroche les wagons derrière elle et forme le train de la colère contre Macron et son monde, à même de faire dérailler le gouvernement : c’est à 100% que nous devons être !