Chez Renault, les salaires continuent de ne pas rattraper l’inflation. Les mesures annoncées la semaine dernière, à la fin des soi-disantes négociations annuelles, les NAO, marquent une baisse des salaires comparée à la hausse des prix qui été de 10 % sur les deux dernières années, de 6 % en 2022 et probablement de plus de 5 % en 2023. Les augmentations générales des salaires, celles qui s’appliquent à toutes et tous, sont de 4 % pour les ouvriers, de 3 % pour les ETAM, et de 0 % pour les cadres. Le reste, ce sont des augmentations individualisées décidées par la maîtrise et la hiérarchie selon leurs propres critères de productivité et d’acceptation des règles patronales. Et pour arriver aux 7 %, il y a des primes non-reconduites l’année suivante et pas soumises aux cotisations... retraite.
Le secrétaire du syndicat CGT Renault Lardy, Florent Grimaldi, l’explique au journal Libération : «110 euros c’est une manipulation faisant passer des primes pour des augmentations de salaire. Les ouvriers, par exemple, ne toucheront pas cette somme d’argent. Cette façon de présenter les choses de la part de l’entreprise est très mal passée auprès des salariés de notre site. La communication qui est censée jeter de la poudre aux yeux a plutôt tendance à irriter qu’à aveugler. »
N’en déplaise aux médias qui, suite à ces annonces, ont ciré les pompes de la direction de Renault, la réaction dans les ateliers et les services, a été plutôt celle de l’irritation et du mécontentement. Dès le lendemain, une première manifestation se déroulait dans les ateliers de Renault Electricity à Douai pour réclamer de vraies augmentations de salaires.
Pas de primes à la tête du client ! Des salaires qui augmentent comme les prix, ce qui s’appelle l’échelle mobile des salaires ! Tout se tient : c’est une exigence qui monte et qui prendra d'autant plus de force que nous serons forts toutes et tous ensemble contre Macron pour nos retraites.