Coordination, centralisation des luttes, la concrétisation est compliquée. Ainsi, vendredi 22 février s’est tenue une nouvelle réunion du collectif « Licenci’elles » constitué autour des salariées licenciées des 3 Suisses en lien avec la CGT de Faurecia et celle de Goodyear engagée dans son combat contre le nouveau plan de liquidation de l’entreprise. Ce collectif a comme objectif « une proposition de loi qui permettrait aux salariés et aux représentants de salariés d'avoir un outil supplémentaire en amont, dès la procédure d'information, lors de l'annonce d'un PSE pour stopper le licenciement avant qu'il n'ait lieu dans les entreprises ou groupes faisant des profits ». Il a été rejoint, plus ou moins récemment, de façon plus ou moins suivie, par des salariéEs de Fralib, Sanofi, Ford, Arcelor Mittal, Crédit Immobilier de France, Crédit Agricole, Air France, la CGT du Livre de Presstalis, de la Caisse des Dépôts et Consignation, SUD Virgin, et SUD PSA Aulnay. Ces équipes militent dans des entreprises touchées par des suppressions d’emplois ou des projets de fermetures. Dans d’autres entreprises, comme à Renault et bientôt à PSA (et bien d’autres), ce sont les accords de compétitivité qui sont ou vont être à l’ordre du jour. Le renforcement du collectif est rendu difficile pour deux raisons. Tout d’abord la préférence des initiateurs/trices pour une bataille autour d’un projet de loi plutôt qu’un élargissement à une mobilisation autour de la revendication d’interdiction des licenciements, de tous les licenciements. Le deuxième problème est lié à la faiblesse des mobilisations, aux difficultés rencontrées entreprise par entreprise. Partout, les salariéEs, les équipes militantes tentent de développer, consolider la mobilisation, chacunE un peu dans « sa » boîte. L’élargissement, la coordination sont souvent perçus comme des plus, et non comme des éléments de construction sur le site, l’entreprise. Enfin, les soupçons d’instrumentalisation politique ne sont pas absents. Nouvelles échéancesDans ces conditions, il n’y a pas de raccourci. Il faut poursuivre le débat, poursuivre les confrontations pratiques, et les initiatives communes. En s’appuyant sur les luttes existantes, les équipes mobilisées mais aussi mandatées, et non sur la juxtaposition de militantEs ne représentant qu’eux/elles-mêmes. Une unité qui doit se construire au-delà des T-shirts « no logo », au-delà des actions ponctuelles. Malgré toutes les difficultés, et grâce aux initiatives réussies comme le meeting du 26 janvier et le rassemblement au ministère du Travail du 29 janvier, de nouvelles actions communes sont prévues. Une nouvelle manifestation des Goodyear a lieu le 7 mars devant le siège social à Rueil, et une initiative à Amiens le 26 mars avec invitation aux entreprises en lutte. Les postiers ont appelé à venir les soutenir le 28 février pour le jugement à Versailles contre les syndicalistes de Sud. Les Sanofi ont annoncé préparer la venue de François Hollande à Lyon le 25 mars… Enfin, le collectif « Licenci’elles » s’est prononcé pour la tenue d’une nouvelle initiative nationale le jeudi 4 avril, avec des actions devant les sièges sociaux le matin et une nouvelle manifestation commune au ministère du Travail. Robert Pelletier
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