Publié le Mercredi 15 mars 2023 à 12h06.

De quoi Michel Ohayon est-il le nom ?

Camaïeu, Go Sport, Gap, Hermione Retail (exploitant des magasins Galeries Lafayette en régions), trois hôtels de luxe et même leur holding FIB (La Financière bordelaise)… La liste des sociétés appartenant à Michel Ohayon placées en procédure collective s’étend.

Ces procédures ne sont cependant pas réductibles à des difficultés économiques ou aux erreurs stratégiques supposées de la 104e fortune du pays. Elles ont des conséquences très concrètes pour des milliers de salariéEs qui désormais travaillent sous la menace d’un licenciement ou de salaires impayés. 

Fin de rémunération rapide pour les salariéEs de Gap

Les 365 salariéEs de Gap apprenaient ainsi début mars que le versement de leur rémunération ne serait pas assuré au-delà de la fin du mois. Les procédures peuvent par ailleurs prendre un tour très rapide : les salariéEs de Camaïeu en savent quelque chose puisque deux mois seulement s’étaient écoulés l’an passé entre le placement de l’enseigne en redressement judiciaire et sa liquidation définitive.

Plus encore, la juridiction nationale chargée de la lutte contre la criminalité organisée enquête sur l’ensemble des sociétés détenues par le holding de Michel Ohayon pour, selon le Monde, des infractions telles que blanchiment, abus de bien social, escroquerie en bande organisée et banqueroute, via un système où une entreprise en renfloue une autre sans convention. À l’instar de la ponction de 38 millions d’euros opérée sur la trésorerie de Go Sport, dont on ne sait pas si elle a servi à racheter Gap ou à payer les salaires de Camaïeu.

Dans une interview au journal Sud-Ouest, Michel Ohayon reproche cyniquement aux salariéEs de Go Sport de ne pas lui faire confiance. Mais ils et elles ont bien raison ! L’argent que Michel Ohayon transfère d’une boîte à l’autre n’existerait pas sans le travail des milliers de salariéEs qui permettent de réaliser la plus-value contenue dans les marchandises vendues dans ses enseignes. C’est bien elleux qui devraient pouvoir en disposer, ce qui devrait se traduire par un droit de contrôle et de réquisition des profits pour garantir les salaires et assurer la pérennité des emplois.