Publié le Lundi 28 mai 2012 à 10h57.

Erhel-Hydris à Dijon : 185 jours d’occupation le 24 mai 2012 !

Spécialiste du hayon élévateur, l’entreprise est en liquidation judiciaire depuis le 22 novembre 2011.

La chaîne de production est en état de marcheLes travailleurs ont préservé l’outil de travail, assuré la maintenance contre le gel, les infiltrations, protégé les presses, les postes de travail informatisés... mais ils ont aussi empêché l’enlèvement sauvage des produits prêts à livrer ou presque achevés.

Gilles Davanture, patron de Metalic, la maison mère lyonnaise, prétend que le carnet de commandes est vide alors que plusieurs dizaines de hayons prêts à livrer sont visibles dans l’usine, des clients sérieux les attendaient, c’était l’affaire de quelques jours. Pour d’autres, quasi achevés, il manquait quelques dizaines de milliers d’euros pour les fournitures nécessaires aux finitions !

Mais il faut faire du fric rapidementIl y a deux ans, le site avait déjà été lâché par les actionnaires de l’époque, occupé durant 20 jours par les salariés, puis repris par Metalic, avec coup de pouce des collectivités locales... On touche les subventions, on fait tourner un minimum le site et on le largue dès que possible ! Metalic, qui licencie à Dijon, continue de prospérer à Lyon et d’arroser ses actionnaires !

Une occupation active Sur les 37 salariés mis au chômage, les deux tiers occupent mais recherchent aussi des idées nouvelles. Sans bureau d’ingénieurs, ils ont eux-mêmes conçu une passerelle rétractable pour bateaux de petit tonnage, un modèle de hayon à déplacement latéral permettant la livraison en zone urbaine, le long des trottoirs. Il ne manque pas de créativité dans ce collectif de travail, l’outil de travail et le savoir-faire des salariés permettraient des travaux diversifiés de métallerie.

Il faudrait la volonté politique de relancer l’entreprise, sous contrôle des salariés !37 chômeurs, dont les plus récents ont au moins 22 ans de boîte, épuisent peu à peu leurs droits à indemnités, certains touchent encore environ 1250 euros mais beaucoup sont à 850 euros par mois.Montebourg, Rebsamen sont passés ou ont fait des déclarations de soutien mais n’ont pris aucun engagement d’interdire ces licenciements, pas même de récupérer les aides données aux entreprises qui licencient. Pourtant les salariés, lors de la journée portes ouvertes du 27 avril, ont confirmé aux militants du NPA21 qu’il continueront « même s’il faut occuper pendant deux ans !» Raison de plus pour le NPA de rester mobilisé à leur côté.

Loïc et Yves