À l’appel de l’intersyndicale CGT-CGC-FO de l’usine soutenue par l’interpro du département, une première manifestation de 2 000 personnes, derrière 150 ouvriers et ouvrières de l’usine applaudis par la population, a traversé la ville de Tulle.
L’usine corrézienne de la multinationale Borg Warner, sous-traitant principalement de Volkswagen, emploie plus de 400 salariéEs à Eyrein, près de Tulle, dont une cinquantaine d’intérimaires. Elle est la dernière usine de cette taille à des kilomètres. On estime à 2 000 disparitions d’emplois l’impact local de la fermeture annoncée pour 2022.
ÉtonnéEs et émuEs du nombre de manifestantEs
Huit jours après l’annonce, l’intersyndicale a réuni la semaine dernière une première assemblée générale avec la majorité des salariéEs, qui se sont prononcés contre la fermeture du site. Ce n’était pas gagné, tant la résignation semblait dominer dans l’usine, de même que dans la population qui finalement a répondu à l’appel à manifester. Les négociations sur le PSE sont donc pour l’instant suspendues.
Comme il se doit, les élus font feu de tout bois, auprès de Macron et de Bercy. Ils n’ont pas été invités en tête du cortège. Le PCF est reparti à fond dans son « produisons français ». Cela ne semble pas enthousiasmer les quelques dizaines d’encartéEs qui lui restent, plus prompts à huer le député LREM dans la manifestation et à soutenir les mots d’ordre anticapitalistes.
Les BW étaient peu familiers des luttes depuis des années ; quasi absents par exemple des manifestations retraites. Ils semblaient samedi étonnés et émus du nombre de manifestantEs, du soutien de la population et de la présence d’une délégation des GM&S venus de La Souterraine ; une solidarité qui pourrait faire des petits, pourquoi pas à Clermont-Ferrand et Bordeaux.
L’intersyndicale de l’usine va maintenant digérer son émotion et étudier les idées de comité de soutien et de coordination automobile dont quelques militants leur ont parlé.