Publié le Lundi 5 décembre 2016 à 08h59.

FNAC (75) : Quand Macron vend sa « révolution »…

Révolution : c’est ainsi que s’intitule pompeusement le livre de campagne d’Emmanuel Macron. L’ex-étudiant en philosophie, dont les idées sont l’antithèse de la transformation et du progrès social (voir l’Anticapitaliste n°360), a de surcroît oublié de lire Camus pour qui « mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde »...

Pour sa première séance de dédicaces le 24 novembre dernier, le candidat avait choisi la Fnac des Ternes, répondant ainsi à l’invitation du patron de cette enseigne, Alexandre Bompard. Juste retour d’ascenseur de la part de l’ex-ministre qui a judicieusement fait en sorte que toutes les Fnac parisiennes soient situées en Zone touristique internationale (ZTI) pour permettre à terme leur ouverture tous les dimanches et jusqu’à minuit.

Des centaines de lecteurs et de fans du Rastignac de la politique se pressaient, représentatifs de son électorat : jeunes entrepreneurs, filles BCBG ou déçuEs des partis attirés par la fragrance de nouveauté politique censée être incarnée par le trentenaire... Des dizaines de militantEs de la CGT de la Fnac, ainsi que de l’union locale du 17e et de SUD Commerce, venus avec une banderole dénonçant les zones de travail intensives, étaient aussi venus pour l’accueillir... mais plus bruyamment !

Tout le monde déteste Macron !

Pas question de dialoguer avec l’intéressé, pourtant désireux de se prêter à l’exercice pour démontrer son ouverture d’esprit, tant sa condescendance est grande et que c’est avec la loi qui porte son nom qu’a été ouverte en 2015 l’ère du gouvernement 49.3 de Valls-Hollande.

Entouré par un impressionnant dispositif de sécurité, Macron aura donc dû se livrer deux bonnes heures à l’exercice sous les lazzi des manifestantEs et une nuée de caméras. On a même croisé des électeurs de droite qui voyaient d’un mauvais œil la venue du sémillant candidat, un homme de droite déguisé en homme de gauche...

Comme le souligne la CGT Fnac dans son tract distribué pour l’occasion, « peut-être que la Fnac Étoile recevra prochainement les candidats du NPA et de Lutte ouvrière, pour amener une autre vision de ce que pourrait être la représentation du peuple dans les cinq années à venir. » On suggère vivement à Philippe Poutou de contacter à son tour le magasin pour demander à faire de même, le bon accueil des travailleurEs en plus !

LD